Bonjour chère Catholique,
Je me réjouis de pouvoir continuer nos échanges et
tout en restant sur la belle histoire de
la Sainte Méryem ,
je dois dire que selon Matthieu et Luc nous présente Méryem aussi bien comme la
fiancée que comme l’épouse de Joseph.
Qu’est-ce à dire ?
Les coutumes matrimoniales chez les Juifs au temps de
Jésus, comportaient trois étapes : promesse de mariage, fiançailles et mariage.
La promesse de mariage n’était qu’un simple engagement, sans rien de définitif.
Les fiançailles par contre étaient un acte de la plus grande importance, elles
devaient durer une année entière et avaient un caractère aussi définitif que le
mariage lui-même. La fiancée qui manquait à sa promesse était lapidée comme
adultère. Toute une cérémonie avait lieu qui cimentait les engagements pris et
leur donnait quelque chose d'absolu.
Les fiançailles entraînaient donc pour une fiancée des
obligations proches de celles d’une femme mariée, notamment celle de la
fidélité.
Ainsi Matthieu (I18-25), tout au début de son
Évangile, après avoir retracé la
Généalogie de Jésus, raconte la visite de l’Ange qui vient
rassurer Joseph sur la grossesse de Meryem. L’auteur, après avoir présenté
Meryem comme la « fiancée de Joseph
», fait dire à l’ange : « Ne crains pas, Joseph, de prendre pour toi Marie ton
épouse ».
Sans trop entrer dans les contextes, les textes
canoniques sont donc relativement explicites sur le statut matrimonial de
Meryem.
Par ailleurs on sait que par la tradition juive, Marie
était entrée au Temple à trois ans, « y
demeurant comme une colombe et recevant de la nourriture de la main d’un ange
», mais à l’âge de onze ans, il n’était plus question de l’y garder, car elle
risquait de «souiller le sanctuaire».
Les prêtres lui suggérèrent de demander à Dieu de préciser les vues qu’il avait
sur elle, et, lui dirent-ils, « ce que le
Seigneur t’aura manifesté, cela nous le ferons ».
Le grand prêtre Zacharie décide d’organiser une
réunion pour lui trouver un mari, lequel sera désigné selon « le tirage au sort
des baguettes ou verge ». C’est alors que le prêtre Zacharie,, reçut d’un ange
un message explicite «Convoque les veufs
du peuple ; qu’ils apportent chacun une baguette Marie sera la femme de celui à
qui le Seigneur Dieu montrera un signe. ».
Le message fut transmis dans tout le pays de Judée.
Les veufs se rassemblèrent à Jérusalem et se rendirent
chez le prêtre avec leurs baguettes. à l’autel, et que celui dont la baguette
fleurirait, et au bout de laquelle, le Saint-Esprit descendrait sous l’aspect
d’une colombe, celui-là, sans l’ombre d’un doute, devrait devenir l’époux de la Vierge. Joseph ,
qui, trouvant grossier qu’un homme d’un âge aussi avancé que le sien épouse une
vierge si jeune, fut le seul à dissimuler sa
verge ou baguette quand tous les autres avaient apporté la leur à
l’autel.
Ainsi désigné, Joseph apporta la sienne, qui fleurit
aussitôt, et au bout de laquelle se posa une colombe descendue du ciel. Tous
comprirent alors avec certitude qu’il serait l’époux de la Vierge ,
On aura noté que ce ne sont pas les célibataires du
pays qui ont été convoqués, mais uniquement les veufs.
Je tiens Chère Catholique à préciser que l’allusion au
verge se réfère à un procédé par lequel,
à l’époque de Moïse, dans des circonstances difficiles pour la communauté, Dieu
avait fait connaître son choix : dans
une tente particulière, les chefs des douze tribus d’Israël durent chacun
déposer une baguette, portant le nom de leur tribu. « Le
lendemain, Moïse retourna dans la tente […], et voici que la verge d’Aaron
avait fleuri, pour la tribu de Levi : il y avait poussé des boutons, éclos des
fleurs et mûri des amandes »
(Nombres, XVII, 23)
.
Aaron fut désigné de cette manière, par verge
bourgeonnant . C’est sur ce modèle biblique que les auteurs ont construit le récit de la désignation de
Joseph, même s’ils ont modifiés le signe
envoyé par Dieu : ce n’est pas un bourgeon qui apparaît, mais une
colombe qui s’en détache et se pose sur sa tête.
Dans le Catéchisme chrétien, Joseph il n’est désigné
ni comme l’époux, ni même comme le fiancé de Marie, simplement comme son gardien. Et en ce qui concerne cette «garde»,
Joseph ne s’en charge même pas lui même, il quitte immédiatement la jeune
fille Les textes ultérieurs éviteront
cette ambiguïté et laisseront tomber ce statut de «gardien» : chez eux, la
cérémonie, quelle qu’en soit la forme, désignera Joseph comme le mari de
Meryem. Un peu plus tard la grossesse de Marie est remarquée, le grand prêtre,
lequel envoie ses serviteurs pour vérifier. L’affaire passe alors au tribunal
religieux. Joseph est accusé d’avoir manqué à sa parole et que Joseph n’était
pas seulement un gardien, mais aussi un époux.
Quelle faute exacte aurait donc commise Joseph ?
D’avoir consommé le mariage avant l’heure et sans
bénédiction divine, ce qui aurait été assimilé à un adultère !!!!
Le couple est
soumis à une sorte d’ordalie, qui est appelée «l’eau d’épreuve».
Dans le Catéchisme chrétien nous trouvons que :
Et ayant pris
l’eau, le grand prêtre fit boire Joseph et l’envoya au désert ; et ce dernier
revint sain et sauf. Et il fit boire aussi la jeune fille et l’envoya au désert
; et elle redescendit saine et sauve. Et tout le peuple s’étonna que leur faute
n’eût pas été manifestée.
L'historicité de l'événement explique qu'il ait été
relaté par des hommes assez portés dans la Superstitions et les
miracles chrétiens.
Cette croyance prit son essor après la proclamation
dogmatique du concile d’Ephèse (431), selon laquelle Marie est réellement la Theotokos (Mère de
Dieu) pour avoir mis au monde le Verbe incarné, le Dieu fait chair.
Encore une fois, je précise l’aspect divin du Qur’an
qui avait bien noté la connexion de la Sainte Meryem et Aaron pour la déclaré Sœur
d’Aaron en la reliant à l’état sacerdotal et également aux signes par les
Baguettes.
Le Qur’an témoigne donc un profond respect pour Méryem
Bien que le Prophète Muhammad était un arabe, il place
Méryem, de surcroît une juive, au-dessus des femmes de ce monde.
Dieu n’a-t-ll pas dit ailleurs:
«Pour Allah, l’origine de Jésus est la même
que celle d’Adam. Il l’a créé de l’argile, puis il lui a dit: «Sois» et il a
été»
Qur’an 3, 59
Dans la
Sourate 19, qui porte d'ailleurs son nom, Méryem est traitée
différemment dans le texte saint des musulmans on se rend compte que le
dialogue entre Dieu et Méryem est très soigné. L'accusation d'adultère est
levée par l'intervention du Jésus enfant alors que tout au long des 4 évangiles
le doute plane.
Avec mes amitiés
Wahrani
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