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25.7.20

Wahrani a ecrit :


Bonjour chère Catholique,
Je me réjouis de pouvoir continuer nos échanges et tout  en restant sur la belle histoire de la Sainte Méryem, je dois dire que selon Matthieu et Luc nous présente Méryem aussi bien comme la fiancée que comme l’épouse de Joseph.  Qu’est-ce à dire ?

Les coutumes matrimoniales chez les Juifs au temps de Jésus, comportaient trois étapes : promesse de mariage, fiançailles et mariage. La promesse de mariage n’était qu’un simple engagement, sans rien de définitif. Les fiançailles par contre étaient un acte de la plus grande importance, elles devaient durer une année entière et avaient un caractère aussi définitif que le mariage lui-même. La fiancée qui manquait à sa promesse était lapidée comme adultère. Toute une cérémonie avait lieu qui cimentait les engagements pris et leur donnait quelque chose d'absolu.

Les fiançailles entraînaient donc pour une fiancée des obligations proches de celles d’une femme mariée, notamment celle de la fidélité.

Ainsi Matthieu (I18-25), tout au début de son Évangile, après avoir retracé la Généalogie de Jésus, raconte la visite de l’Ange qui vient rassurer Joseph sur la grossesse de Meryem. L’auteur, après avoir présenté Meryem comme la « fiancée de Joseph », fait dire à l’ange : « Ne crains pas, Joseph, de prendre pour toi Marie ton épouse ».

Sans trop entrer dans les contextes, les textes canoniques sont donc relativement explicites sur le statut matrimonial de Meryem.

Par ailleurs on sait que par la tradition juive, Marie était entrée au Temple à trois ans, « y demeurant comme une colombe et recevant de la nourriture de la main d’un ange », mais à l’âge de onze ans, il n’était plus question de l’y garder, car elle risquait de «souiller le sanctuaire». Les prêtres lui suggérèrent de demander à Dieu de préciser les vues qu’il avait sur elle, et, lui dirent-ils, « ce que le Seigneur t’aura manifesté, cela nous le ferons ».

Le grand prêtre Zacharie décide d’organiser une réunion pour lui trouver un mari, lequel sera désigné selon « le tirage au sort des baguettes ou verge ». C’est alors que le prêtre Zacharie,, reçut d’un ange un message explicite «Convoque les veufs du peuple ; qu’ils apportent chacun une baguette Marie sera la femme de celui à qui le Seigneur Dieu montrera un signe. ».
Le message fut transmis dans tout le pays de Judée.

Les veufs se rassemblèrent à Jérusalem et se rendirent chez le prêtre avec leurs baguettes. à l’autel, et que celui dont la baguette fleurirait, et au bout de laquelle, le Saint-Esprit descendrait sous l’aspect d’une colombe, celui-là, sans l’ombre d’un doute, devrait devenir l’époux de la Vierge. Joseph, qui, trouvant grossier qu’un homme d’un âge aussi avancé que le sien épouse une vierge si jeune, fut le seul à dissimuler sa  verge ou baguette quand tous les autres avaient apporté la leur à l’autel.

Ainsi désigné, Joseph apporta la sienne, qui fleurit aussitôt, et au bout de laquelle se posa une colombe descendue du ciel. Tous comprirent alors avec certitude qu’il serait l’époux de la Vierge,

On aura noté que ce ne sont pas les célibataires du pays qui ont été convoqués, mais uniquement les veufs.

Je tiens Chère Catholique à préciser que l’allusion au verge se réfère à un procédé  par lequel, à l’époque de Moïse, dans des circonstances difficiles pour la communauté, Dieu avait  fait connaître son choix : dans une tente particulière, les chefs des douze tribus d’Israël durent chacun déposer une baguette, portant le nom de leur tribu. « Le lendemain, Moïse retourna dans la tente […], et voici que la verge d’Aaron avait fleuri, pour la tribu de Levi : il y avait poussé des boutons, éclos des fleurs et mûri des amandes » (Nombres, XVII, 23)
.
Aaron fut désigné de cette manière, par verge bourgeonnant . C’est sur ce modèle biblique que les auteurs ont  construit le récit de la désignation de Joseph, même s’ils ont  modifiés le  signe   envoyé par Dieu : ce n’est pas un bourgeon qui apparaît, mais une colombe qui s’en détache et se pose sur sa tête.

Dans le Catéchisme chrétien, Joseph il n’est désigné ni comme l’époux, ni même comme le fiancé de Marie, simplement comme son  gardien. Et en ce qui concerne cette «garde», Joseph ne s’en charge même pas lui même, il quitte immédiatement la jeune fille  Les textes ultérieurs éviteront cette ambiguïté et laisseront tomber ce statut de «gardien» : chez eux, la cérémonie, quelle qu’en soit la forme, désignera Joseph comme le mari de Meryem. Un peu plus tard la grossesse de Marie est remarquée, le grand prêtre, lequel envoie ses serviteurs pour vérifier. L’affaire passe alors au tribunal religieux. Joseph est accusé d’avoir manqué à sa parole et que Joseph n’était pas seulement un gardien, mais aussi un époux.

Quelle faute exacte aurait donc commise Joseph ?

D’avoir consommé le mariage avant l’heure et sans bénédiction divine, ce qui aurait été assimilé à un adultère !!!!
Le  couple est soumis à une sorte d’ordalie, qui est appelée «l’eau d’épreuve».

Dans le Catéchisme chrétien nous trouvons que :
Et ayant pris l’eau, le grand prêtre fit boire Joseph et l’envoya au désert ; et ce dernier revint sain et sauf. Et il fit boire aussi la jeune fille et l’envoya au désert ; et elle redescendit saine et sauve. Et tout le peuple s’étonna que leur faute n’eût pas été manifestée.

L'historicité de l'événement explique qu'il ait été relaté par des hommes assez portés dans la Superstitions et les miracles chrétiens.

Cette croyance prit son essor après la proclamation dogmatique du concile d’Ephèse (431), selon laquelle Marie est réellement la Theotokos (Mère de Dieu) pour avoir mis au monde le Verbe incarné, le Dieu fait chair.

Encore une fois, je précise l’aspect divin du Qur’an qui avait bien noté la connexion de la Sainte Meryem et Aaron pour la déclaré Sœur d’Aaron en la reliant à l’état sacerdotal et également aux signes par les Baguettes.

Le Qur’an témoigne donc un profond respect pour Méryem
Bien que le Prophète Muhammad était un arabe, il place Méryem, de surcroît une juive, au-dessus des femmes de ce monde.

Dieu n’a-t-ll pas dit ailleurs:
«Pour Allah, l’origine de Jésus est la même que celle d’Adam. Il l’a créé de l’argile, puis il lui a dit: «Sois» et il a été»  Qur’an 3, 59

Dans la Sourate 19, qui porte d'ailleurs son nom, Méryem est traitée différemment dans le texte saint des musulmans on se rend compte que le dialogue entre Dieu et Méryem est très soigné. L'accusation d'adultère est levée par l'intervention du Jésus enfant alors que tout au long des 4 évangiles le doute plane.

Avec mes amitiés
Wahrani

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