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25.7.20

Catholique a ecrit :


Cher Wahrani,
Vous résumez très bien dans votre message les difficultés présentées par les récits de la conception miraculeuse dans l’évangile de Matthieu et dans celui de Luc. Ils comptent parmi les textes les plus difficiles du Nouveau Testament, tant du point de vue théologique que du point de vue historique et de la critique textuelle. Je résumerai ainsi : on a toujours l’impression qu’il nous manque une clé qui permet d’ouvrir la porte du texte.

Différents auteurs ont cherché à expliciter ces textes : les auteurs des écrits apocryphes chrétiens que vous citez en relatant de façon plus détaillée, l’enfance et le mariage de la Vierge et de son époux Joseph ; les auteurs ecclésiastiques dans les homélies et les auteurs hérétiques dans des évangiles dont le contenu est irrecevable.

Je vais vous donner mon analyse, qui peut parfois s’écarter de ce qui est tenu couramment par l’interprétation chrétienne.

Le mariage de Marie et Joseph était un mariage dont la finalité était de confier la vierge consacrée qu’était Marie, à la garde d’un homme digne de confiance, veuf certainement et déjà père. C’était à la fois un vrai mariage du point de vue du droit rabbinique puisque toutes les étapes que vous écrivez ont été accomplies mais c’était un mariage qui n’avait pas la finalité ordinaire du mariage.

Contrairement à ce qui est couramment admis, je ne pense pas que la grossesse de Marie, une fois devenue visible, ait provoqué le moindre scandale et encore moins exposée Marie à la lapidation. S’il était connu que Marie était une vierge consacrée et Joseph son époux chargé de la protéger, elle avait parfaitement la possibilité de renoncer à cet état et par conséquent, le mariage « de protection », devenait un mariage « normal ». A Nazareth, tout le monde aura considéré que Marie avait mis fin à son vœu et que la vie avait suivi son cours naturel…

Aucun reproche à faire à Marie quant à un vœu dont elle était seule à pouvoir dire s’il était définitif ou provisoire.

Le seul pour qui la grossesse de Marie pouvait susciter des interrogations, c’est bien Joseph.  Mais, à moins de considérer cet homme unanimement respecté comme un gros nigaud, sa réaction décrite dans Matthieu n’est pas celle d’un mâle blessé dans son orgueil de procréateur. C’est plutôt celle d’un homme pieux et juste, qui partageait l’attente d’Israël de la venue du Messie mais qui savait aussi que Marie était une femme plus que digne de confiance. Il ne met pas en doute que la situation de Marie est tout à fait extraordinaire et que ce qui se joue en elle est dans le plan de Dieu : il veut agir secrètement pour ne pas faire médire injustement de Marie et parce qu’il ne se croit pas digne d’être aux côtés de Marie. C’est donc l’ange qui éclaire Joseph sur le rôle que lui-même doit jouer dans la vie de Marie comme dans celle de Jésus : il fait lui aussi partie du plan de Dieu pour la révélation de son Messie.

Le récit de Luc mérite un développement plus ample sur lequel j’espère que nous aurons l’occasion de revenir : il dépeint une situation tout à fait unique qui vaut à la Sainte Vierge, son surnom de « Nouvelle Eve ».
Voici à mon tour que je vous propose quelques belles vidéos sur notre Maman du Ciel :

Un "Stabat mater dolorosa" islamo-chrétien :
"Si laude Maria" un chant dans ma langue maternelle, le niçois, de louange à Marie
Et un chant de la tradition orthodoxe "Agni parthene" ("Vierge immaculée)

Bonne écoute !
Catholique

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