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25.7.20

Catholique a ecrit :


Bonjour Wahrani,

A mon tour, je vous présente tous mes vœux de santé et de bonheur pour cette année, ainsi qu’à votre famille et ceux qui vous sont chers ! Je forme le vœu également que cette année nous voie poursuivre notre échange avec tout le sérieux et la cordialité qu’il mérite !

En quelque sorte oui ! Si on prend le mariage dans son sens commun. Mais l’union de Marie et Joseph avait une forme et une finalité différentes. Marie est restée dans son état de consécration virginale toute sa vie et la naissance de Jésus-Christ n’y a en rien porté atteinte.
Marie était une vierge consacrée, de sorte que le mot « vierge » ne désigne pas seulement le fait de n’avoir jamais eu de rapports sexuels avec un homme mais aussi un don de soi intégral à Dieu. J’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer quand nous avons parlé des apocryphes chrétiens qui relatent la vie de Marie.

Dans le judaïsme ancien, des formes de vie consacrée existaient et il était possible en particulier pour une femme de consacrer sa virginité à Dieu. Pour garantir la protection et la sécurité de la vierge consacrée, elle était confiée à un homme plus âgé chargé de veiller sur elle. C’est le sens du mariage de Marie et Joseph tel qu’il est décrit dans la tradition chrétienne et c’est en parfaite conformité avec les évangiles en particulier celui de Luc, qui précise bien que Marie est à la fois une vierge et une femme mariée. Il n’y a aucune calomnie dans tout ça.

Marie n’a jamais renoncé à sa virginité. C’est pourquoi devenue veuve à la mort de son époux Joseph, elle ne s’est jamais remariée, n’a jamais eu d’autre enfant de sorte que Jésus la confie à son disciple Jean puisque Marie n’a aucun proche parent mâle, en dehors de Jésus. Pouvait-il exister un gardien plus sûr pour protéger la consécration virginale de Marie que Saint Jean qui, lui-même, ne prit jamais d’épouse et se maintint dans une parfaite pureté ?

C’est pourquoi les «frères et sœurs» de Jésus ont été considérés par cette même tradition comme des enfants de Joseph, d’un premier mariage. Mais comme vous le développez, d’autres explications sont possibles, y compris celle de cousins de Jésus. Mon hypothèse préférée est celle proposée par le dominicain Etienne Nodet : les habitants de Nazareth étant tous descendants de David, ils se considéraient tous comme frères et sœurs, avec des liens de parenté réelle plus ou moins proches. La mémoire de cette origine davidique des habitants de Nazareth est d’ailleurs attestée jusqu’en l’an 249, lors de la persécution de Dèce.

Vous parlez de rédaction tardive et de caractère unilatéral des sources…Laissez-moi attirer votre attention sur un point de chronologie…

Jésus-Christ a vécu sous le règne de 2 empereurs romains : Auguste (mort en 14) et Tibère (mort en 37). Deux personnages très puissants qui dominaient le monde connu de l’époque. Leurs biographies respectives ont été publiées aux alentours de l’an 110-120, sous les plumes de Suétone et de Tacite, donc entre 80 et 100 après leur décès. Pourtant, la vie d’un obscur charpentier de Galilée avait déjà été mise par écrit dans 4 textes différents : les évangiles de Matthieu, Marc et Luc ayant été écrits avant la destruction du Temple en 70 et celui de Jean vers la fin du 1er siècle et est attesté par un papyrus qui date de 120 de notre ère.

On a raconté la vie Jésus avant de raconter celle des 2 empereurs les plus puissants de son temps.

Quant au caractère unilatéral des sources, je vous rappelle que les évangélistes ont eu recours au témoignage des apôtres et de nombreux disciples, ainsi qu’à celui de la Vierge Marie elle-même pour l’enfance de Jésus.

Le métier de Jésus est expressément mentionné dans l’évangile de Marc 6, 3 et Justin de Naplouse déclare qu’on conservait à Nazareth, des objets façonnées par Jésus.

Pourriez-vous citer le passage où Irénée écrit cela ?

En effet, et votre développement plus haut sur des informations non vérifiées et des auteurs anti-chrétiens en est la preuve.

J’aimerais attirer votre attention sur un point : si les « copistes » étaient de si mauvaise foi et si fantaisiste, il aurait été très facile de combler le silence des évangiles en brodant, à partir de l’histoire d’autres personnages bibliques ou mythologiques et de relater l’enfance et l’adolescence de Jésus, et même d’en faire un récit finalement assez plausible ! C'est d'ailleurs ce qui a été fait les auteurs de nombreux évangiles apocryphes.

Pourtant, plutôt de d’inventer, les évangélistes ont préféré se taire. Quitte à frustrer leurs lecteurs, quitte à ouvrir la voie à d’authentiques falsificateurs. Mais le souci de la vérité était plus important pour eux que de la satisfaction de la curiosité légitime des uns ou malsaine des autres.

Je vous souhaite une belle journée !
Catholique

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