Bonjour Wahrani,
A mon tour, je vous présente tous mes vœux de santé et
de bonheur pour cette année, ainsi qu’à votre famille et ceux qui vous sont
chers ! Je forme le vœu également que cette année nous voie poursuivre notre
échange avec tout le sérieux et la cordialité qu’il mérite !
En quelque sorte oui ! Si on prend le mariage dans son
sens commun. Mais l’union de Marie et Joseph avait une forme et une finalité
différentes. Marie est restée dans son état de consécration virginale toute sa
vie et la naissance de Jésus-Christ n’y a en rien porté atteinte.
Marie était une vierge consacrée, de sorte que le mot
« vierge » ne désigne pas seulement le fait de n’avoir jamais eu de rapports
sexuels avec un homme mais aussi un don de soi intégral à Dieu. J’ai déjà eu
l’occasion de l’expliquer quand nous avons parlé des apocryphes chrétiens qui
relatent la vie de Marie.
Dans le judaïsme ancien, des formes de vie consacrée
existaient et il était possible en particulier pour une femme de consacrer sa
virginité à Dieu. Pour garantir la protection et la sécurité de la vierge
consacrée, elle était confiée à un homme plus âgé chargé de veiller sur elle.
C’est le sens du mariage de Marie et Joseph tel qu’il est décrit dans la
tradition chrétienne et c’est en parfaite conformité avec les évangiles en
particulier celui de Luc, qui précise bien que Marie est à la fois une vierge
et une femme mariée. Il n’y a aucune calomnie dans tout ça.
Marie n’a jamais renoncé à sa virginité. C’est
pourquoi devenue veuve à la mort de son époux Joseph, elle ne s’est jamais
remariée, n’a jamais eu d’autre enfant de sorte que Jésus la confie à son
disciple Jean puisque Marie n’a aucun proche parent mâle, en dehors de Jésus.
Pouvait-il exister un gardien plus sûr pour protéger la consécration virginale
de Marie que Saint Jean qui, lui-même, ne prit jamais d’épouse et se maintint
dans une parfaite pureté ?
C’est pourquoi les «frères et sœurs» de Jésus ont été
considérés par cette même tradition comme des enfants de Joseph, d’un premier
mariage. Mais comme vous le développez, d’autres explications sont possibles, y
compris celle de cousins de Jésus. Mon hypothèse préférée est celle proposée
par le dominicain Etienne Nodet : les habitants de Nazareth étant tous
descendants de David, ils se considéraient tous comme frères et sœurs, avec des
liens de parenté réelle plus ou moins proches. La mémoire de cette origine
davidique des habitants de Nazareth est d’ailleurs attestée jusqu’en l’an 249,
lors de la persécution de Dèce.
Vous parlez de rédaction tardive et de caractère
unilatéral des sources…Laissez-moi attirer votre attention sur un point de
chronologie…
Jésus-Christ a vécu sous le règne de 2 empereurs
romains : Auguste (mort en 14) et Tibère (mort en 37). Deux personnages très
puissants qui dominaient le monde connu de l’époque. Leurs biographies
respectives ont été publiées aux alentours de l’an 110-120, sous les plumes de
Suétone et de Tacite, donc entre 80 et 100 après leur décès. Pourtant, la vie
d’un obscur charpentier de Galilée avait déjà été mise par écrit dans 4 textes
différents : les évangiles de Matthieu, Marc et Luc ayant été écrits avant la
destruction du Temple en 70 et celui de Jean vers la fin du 1er siècle et est
attesté par un papyrus qui date de 120 de notre ère.
On a raconté la vie Jésus avant de raconter celle des
2 empereurs les plus puissants de son temps.
Quant au caractère unilatéral des sources, je vous
rappelle que les évangélistes ont eu recours au témoignage des apôtres et de
nombreux disciples, ainsi qu’à celui de la Vierge Marie
elle-même pour l’enfance de Jésus.
Le métier de Jésus est expressément mentionné dans
l’évangile de Marc 6, 3 et Justin de Naplouse déclare qu’on conservait à
Nazareth, des objets façonnées par Jésus.
Pourriez-vous citer le passage où Irénée écrit cela ?
En effet, et votre développement plus haut sur des
informations non vérifiées et des auteurs anti-chrétiens en est la preuve.
J’aimerais attirer votre attention sur un point : si
les « copistes » étaient de si mauvaise foi et si fantaisiste, il aurait été
très facile de combler le silence des évangiles en brodant, à partir de
l’histoire d’autres personnages bibliques ou mythologiques et de relater
l’enfance et l’adolescence de Jésus, et même d’en faire un récit finalement
assez plausible ! C'est d'ailleurs ce qui a été fait les auteurs de nombreux
évangiles apocryphes.
Pourtant, plutôt de d’inventer, les évangélistes ont
préféré se taire. Quitte à frustrer leurs lecteurs, quitte à ouvrir la voie à
d’authentiques falsificateurs. Mais le souci de la vérité était plus important
pour eux que de la satisfaction de la curiosité légitime des uns ou malsaine
des autres.
Je vous souhaite une belle journée !
Catholique
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