25.7.20

Catholique a ecrit


Bonjour Wahrani,

Non.
L'Arabie antique et donc biblique, c'est la Jordanie actuelle.
Le Hedjaz n'est jamais mentionné dans la Bible et aucun évènement prophétique ne s'y est déroulé.

C'est exactement ça. On peut également la qualifier de méthode déconstructionniste. On ne lit plus le texte pour lui-même mais en prêtant différentes motivations ou intérêts à un auteur ou groupe d'auteurs.

Cette méthode a de nombreuses failles :
- Les intentions des auteurs sont supposées, jamais démontrées.
- L'existence de versions très différentes de tel ou tel livre biblique est contredite par la remarquable stabilité des textes, qui elle est prouvée par les manuscrits qui nous sont parvenus d'époques reculées.
- elle est incapable d'identifier les auteurs ni de dire dans quelles conditions ils auraient mis par écrit leurs œuvres.

Cette méthode affirme beaucoup, elle prouve peu. C'est pourquoi je suis effectivement réticente sur les conclusions de cette approche. Elle n'est ni entièrement convaincante, ni entièrement satisfaisante. Il suffit de se pencher sur les manuscrits pour s'apercevoir qu'elle a plein de trous suffisamment grands pour y faire passer des camions.

En revanche, la tradition ecclésiastique a toujours considéré que les prophètes avaient autour d'eux des disciples qui notaient leurs oracles pour les conserver et que ce sont ces mêmes prophètes qui ont écrit les livres de la Bible, historiques ou sapientiels. C'est pourquoi on relève parfois des répétitions d'un livre à l'autre.

En effet. Cependant, si l'Eglise prête une grande attention à ces travaux, elle reste fidèle à sa Tradition qui affirme l'inspiration de toute l'Ecriture à travers les auteurs sacrés.
Je reconnais bien volontiers mon ignorance des sources musulmanes, c'est avec plaisir que je vais m'intéresser à cet érudit. Merci à vous de me l'avoir fait connaître.

Le changement ou l'annonce du nom est un mode d'action de Dieu : en appelant tel ou tel personnage, en changeant son nom, Dieu donne une mission particulière à un fidèle.
Abram est "père noble, élevé". En devenant Abraham, il devient "père d'une multitude" : sa vocation est de devenir le père de tous les croyants, bien au-delà du seul peuple juif.

Dans la pensée de Dieu, l'aîné, c'est celui qui en a les qualités spirituelles. L'aîné est celui qui est responsable du respect des devoirs religieux de la famille. C'est Isaac et pas Ismaël ; c'est Jacob et pas Esaü ; c'est Juda, le 4ème fils de Jacob, au détriment de ses 3 aînés. David était le dernier des fils de Jéssé, c'est lui que Dieu a voulu pour roi.

Ismaël est le fils d'Abram et le premier enfant de ce dernier. Il n'a pas les qualités pour réclamer un droit d'aînesse qui ne relève pas d'un ordre de naissance. Quant à l'héritage, c'est Abraham lui-même qui en a écarté Ismaël (Gn 21, 14).

Abraham et Sarah étaient demi-frère et soeur : ils avait le même père. Abraham n'a donc pas menti. Ou plutôt, ici, c'est d'Abram qu'il est question. Un homme déjà âgé, sans descendance et qui se croit démuni, parce qu'étranger au milieu des Egyptiens, sans parenté pour le défendre ou engager des représailles, il se croit à la merci de ce peuple qui ignore tout du vrai Dieu. Il se trompe. Il oublie un instant que Dieu est présent dans sa vie, qu'Il s'est engagé à faire de lui une grande nation. Il n'a pas encore compris que Dieu est fidèle et qu’Il agit par des voies qui ne sont pas toujours accessible à la pensée humaine.

C'est une fois affermi dans la confiance en Dieu, quand il aura fait plus ample connaissance avec Lui, qu'il deviendra Abraham. Abram a du cheminer longtemps dans son propre cœur pour se transformer intérieurement: c'est cette conversion qui s'achève avec le nouveau nom d'Abraham.

C'est précisément cette complexité de la nature humaine et de la relation qui existe entre Dieu et ses fidèles que l'islam ne peut vous enseigner.

Dans le Christ,
Catholique


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