Bonjour Wahrani,
Non.
L'Arabie antique et donc biblique, c'est la Jordanie actuelle.
Le Hedjaz n'est jamais mentionné dans la Bible et aucun évènement
prophétique ne s'y est déroulé.
C'est exactement ça. On peut également la qualifier de
méthode déconstructionniste. On ne lit plus le texte pour lui-même mais en
prêtant différentes motivations ou intérêts à un auteur ou groupe d'auteurs.
Cette méthode a de nombreuses failles :
- Les intentions des auteurs sont supposées, jamais
démontrées.
- L'existence de versions très différentes de tel ou
tel livre biblique est contredite par la remarquable stabilité des textes, qui
elle est prouvée par les manuscrits qui nous sont parvenus d'époques reculées.
- elle est incapable d'identifier les auteurs ni de
dire dans quelles conditions ils auraient mis par écrit leurs œuvres.
Cette méthode affirme beaucoup, elle prouve peu. C'est
pourquoi je suis effectivement réticente sur les conclusions de cette approche.
Elle n'est ni entièrement convaincante, ni entièrement satisfaisante. Il suffit
de se pencher sur les manuscrits pour s'apercevoir qu'elle a plein de trous
suffisamment grands pour y faire passer des camions.
En revanche, la tradition ecclésiastique a toujours
considéré que les prophètes avaient autour d'eux des disciples qui notaient
leurs oracles pour les conserver et que ce sont ces mêmes prophètes qui ont
écrit les livres de la Bible ,
historiques ou sapientiels. C'est pourquoi on relève parfois des répétitions
d'un livre à l'autre.
En effet. Cependant, si l'Eglise prête une grande
attention à ces travaux, elle reste fidèle à sa Tradition qui affirme
l'inspiration de toute l'Ecriture à travers les auteurs sacrés.
Je reconnais bien volontiers mon ignorance des sources
musulmanes, c'est avec plaisir que je vais m'intéresser à cet érudit. Merci à
vous de me l'avoir fait connaître.
Le changement ou l'annonce du nom est un mode d'action
de Dieu : en appelant tel ou tel personnage, en changeant son nom, Dieu donne
une mission particulière à un fidèle.
Abram est "père noble, élevé". En devenant
Abraham, il devient "père d'une multitude" : sa vocation est de
devenir le père de tous les croyants, bien au-delà du seul peuple juif.
Dans la pensée de Dieu, l'aîné, c'est celui qui en a
les qualités spirituelles. L'aîné est celui qui est responsable du respect des
devoirs religieux de la famille. C'est Isaac et pas Ismaël ; c'est Jacob et pas
Esaü ; c'est Juda, le 4ème fils de Jacob, au détriment de ses 3 aînés. David
était le dernier des fils de Jéssé, c'est lui que Dieu a voulu pour roi.
Ismaël est le fils d'Abram et le premier enfant de ce
dernier. Il n'a pas les qualités pour réclamer un droit d'aînesse qui ne relève
pas d'un ordre de naissance. Quant à l'héritage, c'est Abraham lui-même qui en
a écarté Ismaël (Gn 21, 14).
Abraham et Sarah étaient demi-frère et soeur : ils
avait le même père. Abraham n'a donc pas menti. Ou plutôt, ici, c'est d'Abram
qu'il est question. Un homme déjà âgé, sans descendance et qui se croit démuni,
parce qu'étranger au milieu des Egyptiens, sans parenté pour le défendre ou
engager des représailles, il se croit à la merci de ce peuple qui ignore tout
du vrai Dieu. Il se trompe. Il oublie un instant que Dieu est présent dans sa
vie, qu'Il s'est engagé à faire de lui une grande nation. Il n'a pas encore
compris que Dieu est fidèle et qu’Il agit par des voies qui ne sont pas
toujours accessible à la pensée humaine.
C'est une fois affermi dans la confiance en Dieu,
quand il aura fait plus ample connaissance avec Lui, qu'il deviendra Abraham.
Abram a du cheminer longtemps dans son propre cœur pour se transformer
intérieurement: c'est cette conversion qui s'achève avec le nouveau nom
d'Abraham.
C'est précisément cette complexité de la nature
humaine et de la relation qui existe entre Dieu et ses fidèles que l'islam ne
peut vous enseigner.
Dans le Christ,
Catholique

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