12.9.20

Catholique a ecrit

 Cher Wahrani,

Je vous retrouve avec plaisir et j’espère que vous et votre famille vous portez toujours bien.

Je pars de ce passage de votre message précédent qui me paraît être la  clé de votre raisonnement.

Depuis de nombreux siècles, certains aspects du christianisme ont été rapprochés dans la forme (le rite) ou dans le fond (le dogme) de telle religion à mystère, de telle philosophie antique. Je crois que cela commence d’ailleurs dès le livre des Actes des Apôtres, avec la prédication de Paul auprès de peuples grecs qui se méprennent sur la résurrection ou sur la nature humaine des apôtres…On continuera avec l’apologétique chrétienne, celle de Justin et d’Origène qui eurent à répondre et corriger ce que des païens affirmaient ou tordaient pour discréditer la foi  chrétienne.

Aujourd’hui, on veut voir le christianisme comme l’agglomération de pratiques et de croyances de cultes antiques aujourd’hui disparus. Sauf que cela repose sur des coïncidences formelles et des rapprochements infondés.

Pour une raison très simple : les lieux, les époques et les hommes ne correspondent pas et rendent ces rapprochements impossibles, parce que pour qu’il y ait « contamination », il faut qu’il y ait un contact humain. Or, parmi les auteurs chrétiens, on ne connaît guère d’initiés à des cultes à mystère. Augustin fut manichéen, il n’en fit aucun mystère (ce jeu de mots est pourri).

Les auteurs chrétiens les plus anciens, les évangélistes, les pères apostoliques étaient issus de famille juive qu’on peut difficilement soupçonner de sympathie polythéiste, ou étaient nés dans des familles déjà chrétienne. Leurs écrits étaient donc purs d’influence païenne. Il y eût beaucoup de païens convertis au christianisme. Mais le fruit de leur conversion était bien l’abandon de leurs anciennes pratiques et pas la transposition de l’ancien dans le nouveau (ce qui n’aurait eu aucune utilité).

Les cultes antiques de l’époque pharaonique étaient forts différents de ceux de l’époque romaine. La situation religieuse de l’Empire romain ne peut être plaquée sur des réalités qui ont fortement évolué au fil des siècles. 

Les cultes païens ont connus eux aussi, une évolution humaine et historique. Prenons le cas d’Attis et de Cybèle.

Attis est le parèdre de la déesse Cybèle et c’est en lien avec la mythologie qui lui est propre qu’il faut comprendre son évolution. Cybèle et Attis ont été adorés d’abord dans l’actuelle Turquie vers 1600 avant notre ère, sous une forme rituelle et mythologique donnée dont la résurrection d’Attis était absente. Le culte de Cybèle va ensuite se propager sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, pour arriver à Rome au 2ème siècle avant notre ère.

A chaque fois que ce culte est adopté par un nouveau peuple, la mythologie qui y est reliée est modifiée, adaptée aux valeurs propres au nouveau peuple-hôte. En l’occurrence, la déesse Cybèle sera, pour les Grecs, la gardienne des archives publiques ; là où, pour les Romains, elle sera gardienne du foyer et de la chasteté des épouses. Attis, parèdre de Cybèle, sera tantôt le fils de Cybèle et tantôt son amant. La dernière évolution de cette religion avant qu’elle ne disparaisse, c’est à l’époque chrétienne.

Devant le succès grandissant du christianisme, les cultes païens qu’ils soient civiques ou à mystères, essaient de s’adapter : les prêtres du culte de Cybèle, qu’on appelle les « galles », vont littéralement imiter la liturgie chrétienne en inventant une « semaine sainte d’Attis », imitée de la « Semaine sainte » chrétienne, avec la même veillée en l’honneur de la « résurrection d’Attis ».

En réalité, ce sont les cultes païens qui ont essayé de se renouveler en empruntant à la religion nouvelle et « successful » soit des formes cultuelles (baptême, partage du pain) soit des formes spirituelles (foi en la résurrection, prière personnelle) pour tenter de survivre.

Quant au culte de Mithra, il a été oublié pendant 1500 ans. C’est l’archéologie qui a retrouvé au 18ème siècle, les mithraeums abandonnés avec la disparition du culte. Mais là aussi, le lien avec le christianisme ne repose sur rien de concret : les adorateurs de Mithra étaient surtout des soldats et des commerçants. Les lieux de culte étaient nombreux dans les villes de garnison et suivaient les routes militaires ou commerciales. IL est attesté en Syrie…à des dates largement postérieures à l’apparition du christianisme… Le culte de Mithra n’a produit aucune littérature, aucune exégèse et n’avait aucun texte fondateur. Son culte était fondé sur le strict secret des initiés sur leur religion. C’est bien pour cela qu’il est tombé dans l’oubli : il n’a laissé aucune trace, si ce n’est des lieux souterrains. Le christianisme, c’est exactement l’inverse : un culte pour tout, sans distinction, sans secret.

Ces rapprochements sont en trompe-l’œil : ils comparent des situations séparées de plusieurs siècles, de plusieurs empires et sans lien humain entre elles. Ces affirmations ne résistent pas à une analyse plus minutieuse, quand on se demande quelle était la situation religieuse à telle date, à tel endroit pour établir s’il y a pu y avoir des relations d’influence entre les hommes qui, à ce moment-là, dans ce lieu-là, avait le pouvoir d’infléchir définitivement une foi qui était déjà tenue depuis des générations, par des milliers d’autres personnes…

Ici aussi, je m’arrête un moment. C’est vrai que c’est un titre modeste « Fils de l’Homme ». C’est aussi un titre messianique, d’origine prophétique, comme « Emmanuel » ou « Prince de la paix ». Il vient du prophète Daniel en 7, 13. Il n’est en aucun cas la négation de la divinité de Jésus mais bien le sceau de sa messianité.

Jésus a laissé à ses disciples, des signes de sa divinité tout au long de son ministère public. Mais il a parlé à ses disciples dans la langue qu’eux-mêmes connaissaient : celle de la Révélation biblique. Dans certaines circonstances, la parole et le geste de Jésus ont été reçues comme des preuves de la divinité du Fils de l’Homme. Le sermon sur la Montagne rappelle le don de la Torah au Mont Sinaï par Dieu ; la multiplication des pains, celui de la manne et quand Jésus marche sur la mer déchaînée, c’est le 1er jour de la Création, où l’esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Je prends un dernier exemple : la vocation des disciples qui rappelle l’appel d’Abraham et de Jacob par Dieu (et plus largement de tous les prophètes authentiques comme Isaïe).

Pour « repérer » ces passages, il faut s’attacher à la réaction des témoins, qu’ils soient apôtres ou tout venant : ils sont saisis de la crainte sacrée devant la présence du Dieu saint.

Mt 7, 28

Mt 8, 27 ; Mc 4, 40 ; Lc 8, 25

Pour récapituler ce que j’ai pu écrire dans ce message et le précédent, Jésus n’affirme pas sa divinité comme une exigence d’être adoré, il ne la revendique pas comme un droit sur autrui. Il la dévoile avec sagesse et miséricorde : Il se fait connaître dans la réalité de son être divin, en parlant le langage que l’Esprit Saint parle depuis 2000 ans déjà, celui de la Révélation.

Maître et auteur de la Création, il domine les éléments. Il guérit le corps et l’esprit. Juge de toute la terre, il pardonne les péchés et réhabilite les pécheurs. Sagesse divine, il enseigne la Loi nouvelle, la loi de vie du Royaume de Dieu. Pour faire naître le peuple nouveau dans l’Alliance nouvelle, il appelle, comme il a appelé les patriarches et les prophète, les apôtres qui seront les fondations de son Eglise.

Amen !

Catholique

 

Wahrani a ecrit

 Bonjour Catholique,

En effet, sans voir une quelconque punition dans le fléau du Coronavirus, qui nous frappe tous, tout juste si je me demande qu’elles seront les conséquences ?

Je trouve que cette histoire qui nous vient de Chine, nous rappelle juste notre grande fragilité et agit comme une petite piqûre de rappel. Là, il s'agit peut-être d'une simple mutation d'un virus, d'une petite bestiole et voilà, l'émotion et la peur fait le tour du monde. Nous mesurons ainsi à quel point nous sommes vulnérables, à quel point nous cumulons les risques de catastrophes. Cet événement est bien un micro signal et veut dire quelque chose, si l'on y regarde d'un peu plus près même dans les pires catastrophes on pourra toujours trouver des point positifs.

Certains courants (des Evangélistes Américains), pensent que le problème de la pandémie est que nous sommes trop nombreux sur cette terre !!!!!

D’autres imputent le sujet au climat, à la  biodiversité, aux pollutions, à la politique, à la géopolitique, aux tensions guerrières, etc. etc.

Ce qui est sûr, c'est que cette épidémie va quelque peu bouleverser notre sacro-saint égo-surdimensionné, que notre monde malade rend aussi malade des gens qui ne manquent pas d'exprimer leurs déséquilibres. Les médias, avec leurs journaux répétitifs, affolent certains qui en arrivent à avaler des grosses doses d'aspirine et autres paracétamols, qu'ils croient préventives à tort. Ce type de comportement, répété par de trop nombreux individus fait bien plus de mal, donc à nos semblables, donc à nous même, bien plus sûrement que ce virus, aussi néfaste soit-il !!!

Le seul aspect visible, c'est que ce virus tue vite, rapidement, avec des délais courts et que nous sommes submergé par l'émotion d'une actualité sinistre. C’est pour dire que nous sommes manipulés, notamment par les medias, et que la peur est une arme redoutable. Ce matraquage médiatique vient nous faire prendre conscience que ce virus peut nous atteindre, nous tuer. Il vient donc nous rappeler que nous sommes vulnérables, mortels.

Et comme chacun sait, la mort fait peur, ceci reste une grande et grave entorse à la légendaire tranquillité du monde occidental, en effet en Europe, ça devrait aller les infrastructures et le suivi médical sont solides, mais nous avons vu que même entre eux (Européens), le partage, la compassion et la solidarité, c'est autre chose (l’Italie et l’Espagne ont été laissées pour compte par l’U.E.)

Bien qu'il soit vrai que les medias font beaucoup moins de battage sur bien d'autres sujets tout aussi morbides et ou inquiétants. Par exemple plus de 2260 migrants sont morts en Méditerranée en 2018.

Alors bien sûr, régulièrement les medias nous parlent de ceci ou de cela mais jamais de cette Population Palestinienne à qui ont refuse d’apporter de l’aide pour lutter contre le coronavirus. Les soldats israéliens n’hésitent nullement à cracher volontairement sur les Palestiniens, ces crachats dont l’objectif ne fait aucun doute: tenter de propager le virus parmi une population sans aucune protection.

De mieux en mieux les juifs nous font toujours de belles perles et les murs d’Israél ne les arrêtent pas pour autant.

Ou encore cet aspect de refus de l’autre de non assistance, en effet il s’avère qu’en France, certains hôpitaux refusent toute assistance médicale aux migrants et autres étrangers. 

Mais là nous voyons bien la finalité du silence de ces médias.

En final je dirai que nous devrions être humbles, des grandes catastrophes et maladies peuvent être encore en route, l'égoïsme mondial des puissants voleurs est la base de toutes ces malédictions. Et surtout que nos amis chinois arrêteront-ils de manger Serpent, Rat, Chat, Chien, Chauve souris et tout autres bestioles.

Chère Catholique, certaines informations rapportent que l’Eglise catholique vient d’atteindre le summum du ridicule, révélés par la crise du coronavirus, l'Eglise catholique a décidé d'accorder, sous certaines conditions, « l'indulgence plénière », (pardon des péchés) aux croyants atteint de la maladie Covid-19, qu'ils soient à l'hôpital ou à leur domicile. D’après  un décret pontife rendu public émis par un tribunal du Vatican, le pardon concerne aussi d'autres fidèles catholiques, pour bénéficier de ces indulgences, les malades devront participer à un certain nombre de célébrations retransmises à distance ou d'autres formes de dévotion, en ayant aussi « un esprit détaché de tout péché », stipule le décret vaticane.  Même chose pour ceux qui prient pour eux, la lecture de la Bible par exemple devra se faire pour au moins une demi-heure.

Et tant pis pour le reste du monde, toutefois étant musulman, je souhaite que Dieu ait pitié des uns et des autres et de nous bien sûr, comme vous le dites.

Enfin, revenons à nos divergences, et je commencerai par le péché originel, et la chute de l’homme donc il me faudrait noter à mon amie Catholique que le mot et la notion de « péché originel » sont totalement absents des évangiles. Cette doctrine chrétienne explique que depuis cette faute, la nature humaine est corrompue C'est saint Augustin instruit à l’école  des  Grecs, qui à partir du récit fictif de Gen 3 a été le premier pour parler du "péché originel".

Quant aux écrits hébraïques la doctrine du péché originel n’est pas développée et loin d’être au nombre des dogmes du Judaïsme.

N’étant pas exégète je m’excuse ici de m’aventurer, sur un terrain réservé (chrétien) pour voir que le Livre de la Genèse rapporte que Adam et Eve étaient censés vivre une vie éternelle et sans péché dans un merveilleux jardin. Cependant Satan, sous la forme d’un serpent serait venu tenter Eve avec la pomme de l’arbre interdit, et aurait provoqué la chute de ce premier couple d’humains, et depuis, les hommes vivent une vie mortelle et douloureuse.

Tout le monde chrétien connaît cela, pourtant, aucun de ces détails ne figurent dans le récit de la Genèse.

Il n’y a pas trace de péché originel, ni de la chute de l’homme. Le texte ne parle jamais d’une existence éternelle, il n’y a pas non plus trace de diable, mais seulement d’un serpent parlant. Même la présentation du fruit comme une pomme ne se trouve pas dans le texte. Tous ces détails sont le fait d’anciennes interprétations, et elles se sont imposés sur le récit et continuent à s’y imposer de nos jours. Elles sont le fruit des anciens interprètes.

Je peux encore citer que l’Ancien Testament est rempli d’exemples similaires : l’interprétation judéo-chrétienne a présenté Abraham comme étant le premier monothéiste et Jacob comme le plus Juste, mais un examen attentif de l’Ecriture révèle que ces idées ne proviennent pas du texte écrit. A nouveau, elles sont le fruit des anciens interprètes et surtout que le judaïsme n’adhère à aucune fixation sur le péché originel d’Adam et Eve.

Il faut ajouter également que l’islam qui insiste beaucoup sur le Jugement dernier, n’accorde aucune place au péché originel ainsi dans la pensée islamique à l'opposé de la doctrine chrétienne: la nature humaine n'a pas été corrompue par la faute d'Adam, puisque l’Islam nous explique que la raison d'être de l'homme est d'avoir à faire le choix entre le Bien et le Mal.

Telle est, sur ce point, la doctrine de l’Islam, qui ne saurait rien admettre qui ne soit conforme à notre conscience éclairée par la raison.

Le rapprochement du Péché Originel avec la mythologie grecque repose essentiellement sur les écrits de Saint Augustin qui est à l’origine du concept de péché originel: il propose que Adam et Ève transgressent la loi divine et subissent la punition de Dieu, qui par l’acte sexuel, transmet le péché originel à l’humanité, Sa thèse de la transmission du péché originel est établie sur le parallèle que fait la mythologie grecque dans la punition infligée par les Dieux.

Cette thèse s’oppose la prédestination et le libre-arbitre. La liberté de l’homme lui donne, comme le dit le moine Pélage d’être seul responsable de sa destinée et de s'abstenir du péché ?

Le moine Pélage contestait le péché originel, on sait aussi que L'Église catholique a condamné Jean-Jacques Rousseau (que j’apprécie énormément) parce qu'elle estimait qu’il niait le péché originel et adhérait au pélagianisme.

Avant de revenir vers l’Eucharistie ainsi que vers la divinité du Christ, je tiens à vous dire, Chère Catholique, je respecte l'ardeur avec laquelle vous cherchez à répandre vos convictions religieuses. Nous devrions prendre exemple sur votre ténacité. Mais les catéchismes de l’église ne représentant aucun argument dans l’historicité du christianisme.

Mais même si nous ne sommes pas toujours d'accords sur certains aspects doctrinaux, la controverse reste amicale. Je ne suis pas du genre à avoir raison sur tout et que les autres sont dans l'erreur. Loin de là !!!!!

C’est une question de foi. La foi n'est pas une simple croyance, c'est un éclat divin qui est mis dans notre for intérieur.

L’Eucharistie était une conception depuis longtemps divinisée en l’incarnant dans le mystère de la messe, avec le christianisme devenait la dernière et la plus grande des religions de mystères.

A ce titre je suis tenté de dire que les mystères grecs vinrent se fixer dans le secret de la messe. Le christianisme a magnifié ces anciennes religions à mystères : 

D’Egypte vinrent les idées de trinité divine, de l’immortalité personnelle pour la récompense et pour le châtiment;

D’Egypte aussi, l’adoration de la mère et de l’enfant, ainsi que l’ésotérisme mystique qui assombrit la croyance chrétienne.

De Syrie, le drame de la résurrection d’Adonis

De Thrace, peut-être le culte de Dionysos, dieu mourant et sauvant.

Le rituel mithriaque ressemblait de si près au sacrifice eucharistique de la messe, que l’église accusa le démon d’avoir inventé ces similitudes, pour égarer les esprits faibles. Comme on voit on peut aisément dire que le christianisme a été la dernière grande création du monde païen ancien.

Le génie du christianisme, c’est d’avoir tourné le dos à l’enseignement de Jésus pour réintroduire tous les mythes des religions anciennes qu’il a ainsi supplantées dans une représentation théâtrale dans la liturgie et a réussi à enchanter certains peuples

A propos de la Divinité de Jésus, je pense que dans son amour passionné pour Jésus, la chrétienté l’a toujours rapproché de Dieu autant qu’elle a cru pouvoir le faire, et l’histoire du dogme de sa divinité est une apothéose, le tout en un Dieu humanisé, en un Au-delà promis par sa résurrection, le salut par un baptême, le Saint-Esprit communiqué en buvant le sang et mangeant la chair de son fils sacrifié sur un autel.

Je n’ai pas à discuter de la valeur spirituelle de cette théorie, je me borne à en indiquer l’inexistence et à constater l’accueil défavorable qu’elle reçut chez nombre de religieux chrétiens, je citerai Paul de Samosate un religieux chrétien du 3e siècle, il s’était mis en marge de l’Église en niant la divinité du Christ, et en faisant un prophète par l’intermédiaire duquel Dieu avait parlé. Il avait à Antioche des partisans, les pauliciens, qui formèrent une secte qui allait perdurer jusqu’à l’époque du 4e siècle. Il présentait le Christ non comme vrai Dieu, mais comme un homme juste.

En 260, ce Paul de Samosate fut élu évêque d'Antioche. Il fut condamné par le concile d'Antioche en 268 ou 269 comme hérétique, et il fut condamné. Un peu avant lui, un autre Bérylle, évêque de Bostra, avait développé un système analogue et avait de longues discussions avec Origène pour lui dire que ; le Christ ne vient pas d’en haut, du ciel ; il vient d’en bas, de la terre ; il sort de l’humanité.

Donc, in peut constater que certains religieux dans le christianisme primitif, ont contestés fortement la divinité de Jésus bien avant l’arrivée de l’Islam.

De là le Jésus réel, n’a jamais réclamé les titres divins, et que cependant l’histoire de sa divinisation commence sous ses yeux. Tant qu’il est là, il va sans dire que nul ne songe, surtout au sein du rigide monothéisme des Juifs, à faire de lui un dieu, ni même un demi-dieu. Il s’appelait lui-même le Fils de l’homme; ce titre modeste ne suffit pas longtemps à l’enthousiasme de ses disciples qui avaient pensé que ce n’était pas même assez qu’il soit un prophète, il fallait lui décerner le titre incomparable et que nul ne puisse partager avec lui, il fallait le nommer le Christ, le Messie. Jésus, il est vrai, accepta ce titre et mourut pour l’avoir accepté car les juifs lui refusèrent ce titre.

Jésus était un homme, issu d'une naissance spéciale, c'est vrai, et aussi qualifié de verbe divin, esprit de Dieu. Mais cela n'en fait pas Dieu Lui-même. Ce n'est pas parce que les gens de l'époque émerveillés par la force spirituelle de Jésus et des miracles qu'il accomplissait se sont persuadés de sa divinité, que c'est la vérité. De plus il ne faut pas confondre les propos d'un Evangéliste investit d'un état spirituel qui le fait parler comme si c'était Dieu qui parlait, ce qui est le cas, pour prétendre qu'il est Dieu. 

Alors dans ce cas, on se retrouve dans un panthéon digne de la Grèce ou de Rome antique...La foi ne détruit pas la raison et assurément, elle n'est pas source d'ignorance, au contraire. Mais la foi qui est utilisée comme prétexte dans cette croyance, dont je rappellerai qu'elle ne date que du concile de Nicée, au 4ème siècle, est un cas flagrant d'inaptitude érigée en dogme.

Une polémique quasi éternelle concernant la nature divine de Jésus. Elle a été un des débats cruciaux de la toute première église des chrétiens. Jésus n'a jamais affirmé sa divinité mais ce sont les communautés des apôtres les plus proches qui l’ont révélé.

Rien que cet axiome de base permet déjà de mettre fin à cette polémique.

En final, chère Catholique, que nos prières, nous aident à faire face à cette épreuve du fléau de la Coronavirus, qu’elles puissent aider les malades et surtout qu’elles aident le monde entier à sortir de cette pandémie afin de retrouver notre compassion et notre miséricorde les uns envers les autres. Inch-Allah !!!!!

Avec mes Amitiés

Wahrani.

Catholique a ecrit

Cher Wahrani,

De part et d’autre de la Méditerranée, nous voilà à partager la même situation et largement, la même analyse. Sans y voir ni punition divine, ni « fin du monde », le manque d’intériorité et de spiritualité de mes contemporains éclate au grand jour : quelle vacuité que nos vies entre nos écrans, un rythme effréné qui ne mène nulle part. Que Dieu ait pitié des uns et des autres et de nous bien sûr. 

Le péché originel est une spécificité de la théologie chrétienne qui s’appuie sur le récit de la chute en Genèse 3. Le rapprochement que vous faites avec la mythologie grecque est séduisant de prime abord et sans doute, qu’en étendant cette réflexion à toutes sortes de mythologies de cultures variées à travers le monde, on pourrait établir des liens, des concordances avec le péché originel. Je crois  que c’est fondé et que cela traduit dans la psychè collective humaine son besoin de la présence de Dieu et la souffrance de la condition humaine qui nous sépare de Lui.

Plus précisément, le mythologie grecque, à travers Sisyphe, Tantale, Prométhée, rappelle la punition infligée à des humains ou des titans, en raison de leur hybris, leur démesure. Si l’on y jette un regard plus attentif, on constatera que la pensée biblique est étrangère à la conception grecque de la divinité. L’hybris est la punition infligée à ceux qui cherchent à passer outre la moïra, qu’on traduit par le « destin ». Et cette moïra, même les dieux y sont soumis, en tout cas, ils sont  bien obligés de la respecter quitte à y perdre l’un de leurs protégés. De quoi nous parle la mythologie grecque ? De pouvoir et de domination. De place qu’on refuse de céder à l’autre, parce qu’on est un dieu, parce qu’on ne veut pas se contenter de la place assignée par l’ordre de l’Univers. Cela pourrait être une excellente définition du péché et même du péché originel. Cela pourrait être les propos du serpent qui suggère à Eve que Dieu est un menteur, jaloux de son pouvoir au point de ne vouloir le partager avec personne et certainement pas avec une créature (Gn 3,4-5). Quelle erreur tragique !

La pensée biblique nous dit autre chose. Le péché originel, c’est Dieu défiguré dans la conscience de l’Homme. C’est l’histoire d’un malentendu : celui d’Eve d’abord, puis Adam qui se défausse sur son épouse. Si vous lisez attentivement le texte, vous verrez qu’il y est question de 2 arbres, au milieu du Jardin. L’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Seul ce dernier est interdit à la consommation, au risque de mourir. Dieu n’interdit pas d’en manger ; il met en garde le couple originel : ce fruit-là est toxique pour vous, il va empoisonner votre sang et jusqu’à votre âme. En Gn 3, 14 et ss, il est moins question de jugement et de malédiction que de tirer les conséquences de la transformation d’Adam et Eve qui ont consommé ce fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal : ils se connaissent désormais de façon déformés à travers leur regard humain et plus uniquement dans le miroir du regard de Dieu. Ils verront ainsi le pire en l’autre et dans la vie : les relations de couple, les relations humaines en général deviendront douloureuses, difficiles, marquées par la violence, le pouvoir et la domination.

Il y a un détail du texte qui est très important : l’arbre de vie n’est pas interdit à l’Homme initialement. Ce n’est qu’après la chute que l’Homme ne doit plus en consommer (Gn 3, 22). Cet arbre de vie, c’est le Christ. Il faudra toute l’histoire de la révélation, les patriarches, les prophètes pour annoncer le Christ qui nous libère du péché originel par sa  mort et sa résurrection. La faute est laide, mesquine et misérable. Le rédempteur que Dieu nous donne est tellement plus véridique et lumineux, sa présence est une telle douceur que sa bénédiction dépasse largement la laideur de la faute de nos premiers parents. C’est en cela que nous disons, dans la liturgie de la veillée pascale : « heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! »

Contrairement à la mythologie grecque, la révélation biblique nous parle d’un Dieu simple et accessible, qui cherche l’Homme, qui veut le guérir et le bénir, qui laisse la place à sa créature pour vivre, fusse à son détriment.

L’eucharistie puise directement dans ce passage-clé : il y est question de manger le corps du Christ et de boire son sang. Là où Adam et Eve ont mangé leur propre mort ; le Christ, qui est l’arbre de vie, va offrir son corps, comme fruit de l’arbre de vie, à manger, pour vivre. Il s’agit de restaurer cette harmonie et cette innocence initiale de l’humain, qui pouvait aller nu dans le jardin et parler à son Dieu sans honte. C’est pourquoi, Jésus dans Jn 6, se présente comme le pain de vie : il est la manne des Hébreux (Ex 16) et le fruit de l’arbre de vie. Manger sa chair, c’est se nourrir de la Vie elle-même et en vivre.

C’est pourquoi vous trouvez dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, le récit circonstancié de l’institution de l’eucharistie par le Christ ; que Paul en parle dans son épître aux Corinthiens et Jean présente toute une théologie de l’eucharistie dans son chapitre 6. Il faut y ajouter une pédagogie particulière du Christ durant son ministère public : la multiplication des pains. A deux reprises, Jésus nourrit la foule en multipliant les pains et en les faisant distribuer par ses apôtres, aux personnes présentes. C’est aussi pour cela que ce sont les prêtres et uniquement eux qui célèbrent la messe.

Voici ce qu’écrit Benoît XVI à propos de l‘eucharistie :

«Précisément parce qu'il s'agit d'une réalité mystérieuse qui dépasse notre compréhension, nous ne devons pas nous étonner si, aujourd'hui encore, de nombreuses personnes ont du mal à accepter la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Il ne peut en être autrement. Il en fut ainsi depuis le jour où, dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus déclara publiquement être venu pour nous donner en nourriture sa chair et son sang (cf. Jn 6, 26-58). Ce langage apparut "dur" et de nombreuses personnes se retirèrent. A l'époque, comme aujourd'hui, l'Eucharistie demeure "un signe de contradiction" et ne peut manquer de l'être, car un Dieu qui se fait chair et se sacrifie pour la vie du monde met en crise la sagesse des hommes. Mais avec une humble confiance, l'Eglise fait sienne la foi de Pierre et des autres Apôtres, et proclame avec eux, tout comme nous proclamons : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Renouvelons nous aussi ce soir la profession de foi dans le Christ vivant et présent dans l'Eucharistie. Oui, "c'est un dogme pour les chrétiens, / que le pain se change en son corps / que le vin devient son sang".

Cette eucharistie est liée à la nature pleinement humaine et pleinement divine de Jésus-Christ, Notre Seigneur. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique dit une chose intéressante :

465 Les premières hérésies ont moins nié la divinité du Christ que son humanité vraie (docétisme gnostique). Dès les temps apostolique la foi chrétienne a insisté sur la vraie incarnation du Fils de Dieu, " venu dans la chair " (cf. 1 Jn 4, 2-3 ; 2 Jn 7). Mais dès le troisième siècle, l’Église a dû affirmer contre Paul de Samosate, dans un Concile réuni à Antioche, que Jésus-Christ est Fils de Dieu par nature et non par adoption. Le premier Concile œcuménique de Nicée, en 325, confessa dans son Credo que le Fils de Dieu est " engendré, non pas créé, de la même substance (homousios – DS 125) que le Père " et condamna Arius qui affirmait que " le Fils de Dieu est sorti du néant " (DS 130) et qu’il serait " d’une autre substance que le Père " (DS 126).

En effet, la divinité de Jésus est éclatante dans les évangiles pour qui est familier du Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob. Comment cette divinité de Jésus se manifeste-t-elle ? Essentiellement par la parole et le geste. La parole de Jésus et son agir sont de Dieu.

Il annonce sa divinité en posant un geste déjà posé par Dieu dans l’histoire du peuple d’Israël : la multiplication des pains qui évoque la manne et annonce l’eucharistie en est un exemple ; le pardon des péchés est également une exclusivité divine. Prenons l’exemple de Marc 2, 1-12. Un homme paralysé est présenté au Christ qui ne le guérit pas d’abord : il commence par lui pardonner ses péchés. Les scribes juifs qui sont là, comprennent bien la portée de la parole du Christ : Jésus fait acte de Dieu en pardonnant les péchés (à un homme dont le problème urgent est sa paralysie et qui d’ailleurs ne demande rien). La guérison de cet homme devient un signe de la vérité de la parole de Jésus : il a le pouvoir de pardonner les péchés, parce qu’il est vraiment Dieu. Bien des manifestations de la divinité de Jésus (on parle d’épiphanie ou de théophanie) ne sont compréhensibles qu’à la lumière de la Révélation que Dieu a fait de Lui-même au peuple d’Israël.

Mais les évangiles ont également décrit l’humanité de Jésus, à travers des détails discrets : sa fatigue après une longue marche (Jn 4, 6), son sommeil dans la barque (Mc 4, 38) ou sa soif sur la croix (Jn 19, 28). Chaque passage de chaque évangile nous parle de différentes façons de l’humanité entièrement assumée par le Fils de Dieu, Jésus-Christ, à l’exception du péché.

Je suis d’accord avec vous : même les meilleures traductions affadissent la portée théologique et la signification profonde du texte original. Lire le prologue de l’évangile selon Saint Jean en français et dans le grec, c’est assez différent. La densité du texte est particulièrement puissante en grec. Ce qui nous amène à votre développement sur l’affirmation JE SUIS. En effet, en grec cela se dit «eimi», c’est tout simplement le verbe être « einaï », conjugué à la première personne du singulier au présent de l’indicatif. Quand, dans ce même évangile, Jésus dit « JE SUIS », il est bien question du Nom de Dieu, révélé à Moïse au Sinaï en Exode 3, 14. Bien sûr, Jésus s’exprimait en araméen. Mais la référence était très claire pour ses auditeurs, versés tant dans l’hébreu biblique que dans la connaissance de la Révélation. La traduction de ce passage particulier en grec a du représenter un défi pour les traducteurs de la Septante. Ceux-ci ont traduit « ego eimi ô ôn », littéralement « moi je suis l’étant ». Traduisant en grec, la parole originelle et en araméen de Jésus, Jean reprend la traduction spécifique de la Septante : « ego eimi » (quand grammaticalement, « eimi » suffirait pour « je suis »). C’est un peu comme si, au Sinaï, Dieu avait commencé une phrase « Je suis… » et que Dieu, en Jésus, continue enfin cette phrase laissée en suspens depuis 1500 ans : « je suis…le pain de vie ; je suis…la lumière du monde ; je suis…la résurrection et la Vie ». Et à chaque fois que Jésus dit « JE SUIS », Jean traduit « EGO EIMI » « MOI JE SUIS ». C’est au contraire l’affirmation claire de la divinité de Jésus, de sa relation avec Dieu Son Père, dans l’Esprit Saint. Une révélation de Dieu Trinité.

Je vous souhaite une bonne santé pour vous et vos proches, que Dieu vous bénisse !

Catholique

  

Wahrani a ecrit

 Bonjour Catholique,

Je reste admiratif devant de tel commentaire je dois l’avouer. Parler ou plutôt écrire avec courage en s’exprimant que Jésus n’est pas une religion c’est impératif et nous voila dans une approche sensée.

Donc de vous à moi, nous serions sûrement d’accord pour dire que Jésus était et restera un juif qui avait la mentalité d’un homme de Dieu, dont les disciples ont déformé et défiguré son message dans le seul but de se démarquer du Judaïsme et cela c’est l’échec le plus cuisant du christianisme en tant de secte. C’est bien des juifs qui ont tué Jésus.

Autre chose qui semble échapper à beaucoup de chrétiens: Jésus était juif. Il suivait les préceptes de la loi juive (du moins de façon conforme à la pensée de Dieu et non à celle des chefs religieux. Ce n’est qu’après sa mort, à Antioche, comme le dit si bien les évangiles, que l’on a commencé formellement à parler de chrétiens.

Quand on lit les évangiles, on s'aperçoit, en effet, très vite qu'il n’avait nullement dans ses desseins la mise en place d’une religion concurrente au Judaïsme. De fait, Jésus est resté un juif fidèle, dont la seule ambition était de réformer la foi d'Israël, en vue de provoquer un nouvel élan. «N'allez pas croire que je suis venu abroger la Loi ou les Prophètes, peut-on lire dans l'évangile de Matthieu.

Peut-on être plus clair.

Cependant il n'est pas tout à fait ordinaire de penser que le christianisme puisse être le fait du message de Jésus, quant on sait que les faits relatés dans les évangiles, ne sont que des écrits sectaires dont le but est justement de convaincre, de recruter de nouveaux adeptes puis sous les coups de buttoir du classicisme c'est petit à petit dilué pour s’offrir une image de l’Amour.

Ces écrits ont peut-être de quoi convaincre les convaincus. Il n’y a aucune preuve mais seulement une écriture littéraire mais que son sens a été forcé de manière à y voir une allusion à un événement supposé de la vie du Christ à tout prix !!!!!

On peut constater que le culte de la personnalité pour le fondateur de la secte atteint, chez les chrétiens, un niveau que même le stalinisme n’égalera pas: le fondateur est proclamé «vraiment homme et vraiment Dieu». Ceux qui en doutent sont proclamés sans équivoques hérétiques.

Cependant, j’ai beaucoup de mal à valider le Dieu d’Amour en «l’Eternel qui ordonne de tuer des enfants et des familles entières». Et cela quelque soit le motif !

Celui que l’on voit dans l’Ancien Testament n’est pas celui qui se révèle dans le Nouveau Testament c’est sans appel.

Si tant est que c’est le même Dieu que jadis, pourquoi n’ordonne t-il pas aujourd’hui à tous ceux qui obéissent à l’Évangile de tuer ceux qui n’obéissent point à l’Évangile.

Certaines sources juives et chrétiennes rapportent que   l’expression de l’appellation en hébreu «hayah» et «je suis» est une traduction littérale, trop abusive, en français.

A cause de cela le verset de Jean 8:58 «avant que Abraham fût, je suis» est très controversé et le christianisme tout entier repose sur cette affirmation audacieuse. Et chacun adepte sur ce verset y va de son interprétation, et sûrement ce verset demeure l’un des nombreux de la Bible à recevoir milles interprétations tout comme Jean 1:1.

Toutefois on n’ignore pas que la langue usuelle de l’époque chez les juifs était soit l’hébreu ou l’araméen. Jésus, cela est communément admis, parlait l’araméen.

Donc quand Jésus communiquait avec les Juifs il utilisait l’une de ces deux langues mais il est bien plus probable qu’il parlait l’araméen face aux juifs qui l’entendaient.

Jésus aurait donné le nom «hayah» dans ses propos avec les Juifs qui l’entendaient et connaissaient parfaitement l’expression et son sens.

En gros si Jésus voulait faire mention qu’il était le hayah de l’Ancien Testament il aurait cité le nom hébreu hayah et la traduction aurait écrit hayah et non point ego eimi.

Il n’a jamais voulu dire cela, il a juste utilisé le verbe être et ce qu’il a voulu dire dans ce verset n’a strictement rien à voir avec la doctrine trinitaire.

Je n’essaie pas de discréditer la traduction de la Bible mais elle a fait l’usage d’un vocabulaire vicié, qui s’est copiée les unes les autres. Il-y aurait la même logique de détournement progressif.

Au plaisir de vous lire

Avec mes Amitiés

Wahrani.

Wahrani a ecrit

 Bonjour Catholique

Excellent commentaire et très heureux de vous retrouver !

Alors coronavirus, épidémie, pandémie et que sais je encore ?

Je trouve que de grande fièvre, on va même jusqu'à l’isolement et le repli sur soi-même! Et ce n’est pas terminé, car ensuite cela va continuer avec le niveau 4 puis 5, et la vie sociale va s’enfiévrer, à coup de baisse d’intérêt, notre mode de vie va trembler, il va même falloir passer à une plus grande récession.

Ma ville jadis bouillante et vivante, semble avec le confinement mourir à petit feu, pourtant on vivait tranquillement jusqu’à ce que le coronavirus débarque. A mon avis la situation est tellement grave, et que tout ceci devient très inquiétant surtout que certains individus vont se rouler dans cette boue de la psychose bien organisée, car je trouve que la nature humaine est entrain de sombrer dans les méandres de l’imbécillité .La seule excuse est certainement le matraquage médiatique qui interdit l’homme à l’intelligence de la réflexion dans son éloignement aux enseignements religieux et de placer sa foi en Dieu !!!

Je ne parle pas de malédiction ou autre châtiment, comme affirmer par certains courants, je m’interroge par rapport a ces évangélistes qui professent qu’il suffit de prier pour être guéris, qu’il faut proclamer sa guérison dans le nom de Jesus comme ils disent.

En tous cas bien sûr que coronavirus est ennuyeux, écrasant, et même dangereux surtout pour les plus âgés, quand aux personnes comploteuses et aux supers messagers de l’Apocalypse, j’avoue que ce que je lis parfois est vraiment drôle, c’est un peu comme ceux qui font des calculs savants pour arriver au célèbre et si fameux le nombre biblique : 666

Alors en final ceci m’interroge que nous humains devrions faire du ménage dans nos coeur et nos vie au lieu de vivre constamment sous l’oppression d’un esprit de peur puisque notre système de pensée nous amène à jeter l’anathème et à avoir un regard complaisant sur celui qui ne pense pas exactement en tout point comme nous.

Non. Je ne pense pas que notre croyance nous éduque de cette façon. (Sans être un prophète).

En fin, je voudrai revenir à vos remarques relevés à propos de l’immaculée conception, dans mon article, j’ai tenu à préciser que la croyance chrétienne repose essentiellement sur le sans  pêché originel c'est-à-dire que Marie est préservée intacte de toute souillure du péché originel, nous dit le Catéchisme de l’Église catholique, mais il faut savoir que le concept du pêché originel reste surtout une conception reprise dans la mythologie grecque par la notion de malédiction avec Sisyphe sévèrement puni pour s'être rebellé contre la volonté des dieux en confiant leurs secrets aux humains.

Cependant je tiens à noter que le terme de péché originel a été mentionne par Saint Augustin pour désigner l'état de péché dans lequel se trouve tout homme du fait de son origine. Il faut  noter d'abord qu'il s'agit d'un cas particulier des doctrines   chrétiennes destinées à expliquer l'origine du mal.

Il faut savoir également que le dogme de l’Immaculée Conception a été proclamé en 1854 par le pape Pie IX. Marie est immaculée, pure de tout péché, et préservée du péché originel. Ce dogme a été confirmé par des apparitions de Marie selon l’Eglise.

C’est pourquoi on ira jusqu’à qualifier la chute d’Adam et d’Eve d’heureuse faute (felix culpa), car elle a mérité un Jesus Christ Rédempteur.  (Catéchisme de l’Église).

L'eucharistie est bien la chose la plus étrange et la plus mystérieuse qui soit. Comment comprendre que ce morceau de pain devienne le corps du Christ. Quand on parle d’institution de l’Eucharistie, on désigne à la fois de façon très originale la tradition sur le repas et le partage du pain.

Que dit de l’Eucharistie?

«Ceci est mon corps, ceci est mon sang

Je dirai tout simplement qu’à la lecture de textes comme ceux de la Transfiguration ou sur l’institution de l’Eucharistie au cours de la dernière Cène, mais une fois une critique historique réalisée, il ne reste à peu près rien de ces textes pourtant si lourds de l’enseignement théologique. En conclusion je pense qu’il n’y a rien d'étonnant dès lors si de telles explications  n'aboutit souvent qu'à des résultats fort équivoques. Sur cet arrière-fond je conclurai que la doctrine de l’Église vit en effet de la liturgie eucharistique.

La tenue sacerdotale, n’est qu’une adaptation aux fonctions sacrées du costume civil gréco-romain en usage dans l’Empire au 1° siècle de la chrétienté.

L’histoire nous rapporte que c’est en  382,  une  loi  des trois empereurs Gratien, Valentinien et Théodose fixe le nombre et la nature des vêtements concédés à chaque classe de la société.

Avec mes amitiés

Wahrani

Catholique a ecrit

 Bonjour Wahrani

Vous soulevez un point crucial (sans faire de mauvais jeu de mots). Les évangiles ne sont pas tendres avec les apôtres : jusqu'au bout, ils n'ont pas saisi la portée exacte des paroles du Christ Jésus, quand Il a annoncé à 3 reprises sa mort et sa Résurrection, quand Il a préparé ses apôtres, en les appelant, en leur donnant pouvoir pour baptiser, guérir, exorciser. Jusqu'au bout, ils seront restés comme à la surface des choses. Cela conduira Judas à trahir sans doute quand il a réalisé que Jésus n'était pas le Messie tel qui lui le concevait : un chef de guerre.

Tout dans le récit de la Résurrection puis de l'annonce de cette Résurrection est contraire à ce qu'on pourrait attendre d'hommes qui ont vécu au quotidien dans la présence de Jésus.

Le premier témoin de la Résurrection est une femme, Marie de Magdala. Sa parole de femme n'a aucune valeur. Mais pourquoi les apôtres n'ont pas cru la parole de cette femme-là qu'ils connaissaient et qui partageait avec eux, la foi dans le Christ ?

Ils sont tellement incrédules qu'ils retournent travailler, comme si de rien n'était. Avec des amis pareils, on n'a pas besoin d'ennemis !

Et pourtant…

La présence du Christ ressuscité va les envoyer : dans les rencontres qu'ils font avec le Christ, c'est toute leur peur qui s'en va. Le Christ s'est manifesté 40 jours à ses apôtres et c'est ce qui va leur donner le courage d'annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ. Et ces hommes qui ont agi avec médiocrité, voire lâcheté vont tous être prêts à annoncer, baptiser, célébrer l'Eucharistie jusqu'à y perdre la vie (sauf Jean qui est le seul à mourir de vieillesse).

L'Evangile bouscule et va contre les préjugés : il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles dirait la Vierge Marie. C'est précisément parce que les récits évangéliques s'appuient sur des témoignages qui sont parfaitement contraires aux normes de l'époque (le témoignage d'une femme, de gens pauvres et sans connaissance, un Messie humble et persécuté) qu'ils sont véridiques.

Et c'est précisément parce que nous avons des divergences que cet échange est si passionnant !

Au plaisir de poursuivre !

Catholique

Catholique a ecrit

 Bonjour Wahrani,

Le confinement actuel n'a pas que des inconvénients, je vais avoir du temps pour vous lire et vous répondre !

Je vais commencer par ce que vous écrivez ici dans l'article que vous avez mis en lien :

C'est inexact.

L'Immaculée Conception est bien un dogme catholique (1854). Il désigne la condition particulière et exclusive à la Vierge Marie, d'être née préservée du péché originel, par anticipation de la Résurrection du Christ et en vue de donner naissance au Sauveur. La Vierge Marie est souvent désignée elle-même comme "Immaculée Conception" (c'est sous ce nom qu'elle se présente à la petite Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle, à Lourdes. Or, la petite jeune fille de 14 ans, qui n'avait aucune connaissance théologique, ignorait également la proclamation du dogme et l'expression même "Immaculée Conception". C'est ce qui a convaincu le prêtre à qui elle en a parlé de la véracité de ses dires).

La naissance de Jésus est appelée l'Incarnation, pour dire que Dieu le Fils a pris notre Humanité en entier, à l'exception du péché.

Le péché originel est également spécifiquement chrétien : la tradition juive ignore ce concept qui y préfère celui de techouva. Toutefois, cette notion n'est pas étrangère au donné biblique et on le trouve en particulier ans le livre de la Sagesse qui renvoie à Gn 3 :

"C'est par l'envie du Diable que la mort est entrée dans le monde" Sg 2, 24

Vous avez raison et c'est tant mieux ! La Bible n'a pas vocation à être un livre de normes répartissant ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Elle est un livre dont la fonction est de garder la mémoire de la relation que Dieu a établi avec des personnages particuliers à qui Il s'est révélé d'abord, a fait alliance ensuite (Abraham, Jacob, David) en particulier, puis avec le peuple d'Israël tout entier dans une alliance qui préfigure l'Alliance définitive et universelle avec l'Humanité entière formant le peuple des appelés (et non pas des élus) dans son Eglise.

Jésus-Christ n'est pas une religion, c'est une Personne ! Il n'a pas fondé une religion, Il est venu nous rétablir collectivement et individuellement dans une relation personnelle, filiale et aimante avec Dieu notre Père.

Et j’en oublie certainement !

L'eucharistie et l'hostie, c'est très simple :

Matthieu 26, 17-29

Marc 14, 12-25

Luc 22, 7-18

1 Corinthiens 11, 17-29

Le Carême, temps pénitentiel de préparation à Pâques a pour fondement, les 40 jours de tentation du Christ au désert : Matthieu 4. 1-11 ; Marc 1, 12-13 ; Luc 4, 1-13

L'évolution architecturale des églises ainsi que l'évolution historique qui a conduit à disposer de lieux de culte est un sujet très vaste. Je m'en tiendrais à des choses fondamentales : à la base, elles répondaient à plusieurs besoins comme se réunir pour la prière commune, pour la célébration de l'Eucharistie, pour se cacher des autorités persécutrices, pour abriter les manuscrits de la Parole de Dieu dont personne ne disposait à titre privé. Les premières églises étaient des domiciles privés où des chrétiens riches pouvaient accueillir leurs frères moins pourvus.

Puis, il a fallu disposer de locaux plus grands qui pouvaient être accessibles à tous. Puis, il a fallu disposer de terrains adjacents pour y ensevelir les chrétiens défunts. C'est par ce biais que le modèle typique de l'église jouxtant le cimetière s'est développé dans tout l'Occident chrétien.

Quant aux vêtements sacerdotaux, ils prennent une importance grandissante qui suit le développement de la liturgie et la mise en place de la stricte distinction entre le clergé et les laïcs dont ils sont une expression.

Au plaisir de vous lire !

Catholique