12.9.20

Catholique a ecrit

Cher Wahrani,

De part et d’autre de la Méditerranée, nous voilà à partager la même situation et largement, la même analyse. Sans y voir ni punition divine, ni « fin du monde », le manque d’intériorité et de spiritualité de mes contemporains éclate au grand jour : quelle vacuité que nos vies entre nos écrans, un rythme effréné qui ne mène nulle part. Que Dieu ait pitié des uns et des autres et de nous bien sûr. 

Le péché originel est une spécificité de la théologie chrétienne qui s’appuie sur le récit de la chute en Genèse 3. Le rapprochement que vous faites avec la mythologie grecque est séduisant de prime abord et sans doute, qu’en étendant cette réflexion à toutes sortes de mythologies de cultures variées à travers le monde, on pourrait établir des liens, des concordances avec le péché originel. Je crois  que c’est fondé et que cela traduit dans la psychè collective humaine son besoin de la présence de Dieu et la souffrance de la condition humaine qui nous sépare de Lui.

Plus précisément, le mythologie grecque, à travers Sisyphe, Tantale, Prométhée, rappelle la punition infligée à des humains ou des titans, en raison de leur hybris, leur démesure. Si l’on y jette un regard plus attentif, on constatera que la pensée biblique est étrangère à la conception grecque de la divinité. L’hybris est la punition infligée à ceux qui cherchent à passer outre la moïra, qu’on traduit par le « destin ». Et cette moïra, même les dieux y sont soumis, en tout cas, ils sont  bien obligés de la respecter quitte à y perdre l’un de leurs protégés. De quoi nous parle la mythologie grecque ? De pouvoir et de domination. De place qu’on refuse de céder à l’autre, parce qu’on est un dieu, parce qu’on ne veut pas se contenter de la place assignée par l’ordre de l’Univers. Cela pourrait être une excellente définition du péché et même du péché originel. Cela pourrait être les propos du serpent qui suggère à Eve que Dieu est un menteur, jaloux de son pouvoir au point de ne vouloir le partager avec personne et certainement pas avec une créature (Gn 3,4-5). Quelle erreur tragique !

La pensée biblique nous dit autre chose. Le péché originel, c’est Dieu défiguré dans la conscience de l’Homme. C’est l’histoire d’un malentendu : celui d’Eve d’abord, puis Adam qui se défausse sur son épouse. Si vous lisez attentivement le texte, vous verrez qu’il y est question de 2 arbres, au milieu du Jardin. L’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Seul ce dernier est interdit à la consommation, au risque de mourir. Dieu n’interdit pas d’en manger ; il met en garde le couple originel : ce fruit-là est toxique pour vous, il va empoisonner votre sang et jusqu’à votre âme. En Gn 3, 14 et ss, il est moins question de jugement et de malédiction que de tirer les conséquences de la transformation d’Adam et Eve qui ont consommé ce fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal : ils se connaissent désormais de façon déformés à travers leur regard humain et plus uniquement dans le miroir du regard de Dieu. Ils verront ainsi le pire en l’autre et dans la vie : les relations de couple, les relations humaines en général deviendront douloureuses, difficiles, marquées par la violence, le pouvoir et la domination.

Il y a un détail du texte qui est très important : l’arbre de vie n’est pas interdit à l’Homme initialement. Ce n’est qu’après la chute que l’Homme ne doit plus en consommer (Gn 3, 22). Cet arbre de vie, c’est le Christ. Il faudra toute l’histoire de la révélation, les patriarches, les prophètes pour annoncer le Christ qui nous libère du péché originel par sa  mort et sa résurrection. La faute est laide, mesquine et misérable. Le rédempteur que Dieu nous donne est tellement plus véridique et lumineux, sa présence est une telle douceur que sa bénédiction dépasse largement la laideur de la faute de nos premiers parents. C’est en cela que nous disons, dans la liturgie de la veillée pascale : « heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! »

Contrairement à la mythologie grecque, la révélation biblique nous parle d’un Dieu simple et accessible, qui cherche l’Homme, qui veut le guérir et le bénir, qui laisse la place à sa créature pour vivre, fusse à son détriment.

L’eucharistie puise directement dans ce passage-clé : il y est question de manger le corps du Christ et de boire son sang. Là où Adam et Eve ont mangé leur propre mort ; le Christ, qui est l’arbre de vie, va offrir son corps, comme fruit de l’arbre de vie, à manger, pour vivre. Il s’agit de restaurer cette harmonie et cette innocence initiale de l’humain, qui pouvait aller nu dans le jardin et parler à son Dieu sans honte. C’est pourquoi, Jésus dans Jn 6, se présente comme le pain de vie : il est la manne des Hébreux (Ex 16) et le fruit de l’arbre de vie. Manger sa chair, c’est se nourrir de la Vie elle-même et en vivre.

C’est pourquoi vous trouvez dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, le récit circonstancié de l’institution de l’eucharistie par le Christ ; que Paul en parle dans son épître aux Corinthiens et Jean présente toute une théologie de l’eucharistie dans son chapitre 6. Il faut y ajouter une pédagogie particulière du Christ durant son ministère public : la multiplication des pains. A deux reprises, Jésus nourrit la foule en multipliant les pains et en les faisant distribuer par ses apôtres, aux personnes présentes. C’est aussi pour cela que ce sont les prêtres et uniquement eux qui célèbrent la messe.

Voici ce qu’écrit Benoît XVI à propos de l‘eucharistie :

«Précisément parce qu'il s'agit d'une réalité mystérieuse qui dépasse notre compréhension, nous ne devons pas nous étonner si, aujourd'hui encore, de nombreuses personnes ont du mal à accepter la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Il ne peut en être autrement. Il en fut ainsi depuis le jour où, dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus déclara publiquement être venu pour nous donner en nourriture sa chair et son sang (cf. Jn 6, 26-58). Ce langage apparut "dur" et de nombreuses personnes se retirèrent. A l'époque, comme aujourd'hui, l'Eucharistie demeure "un signe de contradiction" et ne peut manquer de l'être, car un Dieu qui se fait chair et se sacrifie pour la vie du monde met en crise la sagesse des hommes. Mais avec une humble confiance, l'Eglise fait sienne la foi de Pierre et des autres Apôtres, et proclame avec eux, tout comme nous proclamons : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Renouvelons nous aussi ce soir la profession de foi dans le Christ vivant et présent dans l'Eucharistie. Oui, "c'est un dogme pour les chrétiens, / que le pain se change en son corps / que le vin devient son sang".

Cette eucharistie est liée à la nature pleinement humaine et pleinement divine de Jésus-Christ, Notre Seigneur. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique dit une chose intéressante :

465 Les premières hérésies ont moins nié la divinité du Christ que son humanité vraie (docétisme gnostique). Dès les temps apostolique la foi chrétienne a insisté sur la vraie incarnation du Fils de Dieu, " venu dans la chair " (cf. 1 Jn 4, 2-3 ; 2 Jn 7). Mais dès le troisième siècle, l’Église a dû affirmer contre Paul de Samosate, dans un Concile réuni à Antioche, que Jésus-Christ est Fils de Dieu par nature et non par adoption. Le premier Concile œcuménique de Nicée, en 325, confessa dans son Credo que le Fils de Dieu est " engendré, non pas créé, de la même substance (homousios – DS 125) que le Père " et condamna Arius qui affirmait que " le Fils de Dieu est sorti du néant " (DS 130) et qu’il serait " d’une autre substance que le Père " (DS 126).

En effet, la divinité de Jésus est éclatante dans les évangiles pour qui est familier du Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob. Comment cette divinité de Jésus se manifeste-t-elle ? Essentiellement par la parole et le geste. La parole de Jésus et son agir sont de Dieu.

Il annonce sa divinité en posant un geste déjà posé par Dieu dans l’histoire du peuple d’Israël : la multiplication des pains qui évoque la manne et annonce l’eucharistie en est un exemple ; le pardon des péchés est également une exclusivité divine. Prenons l’exemple de Marc 2, 1-12. Un homme paralysé est présenté au Christ qui ne le guérit pas d’abord : il commence par lui pardonner ses péchés. Les scribes juifs qui sont là, comprennent bien la portée de la parole du Christ : Jésus fait acte de Dieu en pardonnant les péchés (à un homme dont le problème urgent est sa paralysie et qui d’ailleurs ne demande rien). La guérison de cet homme devient un signe de la vérité de la parole de Jésus : il a le pouvoir de pardonner les péchés, parce qu’il est vraiment Dieu. Bien des manifestations de la divinité de Jésus (on parle d’épiphanie ou de théophanie) ne sont compréhensibles qu’à la lumière de la Révélation que Dieu a fait de Lui-même au peuple d’Israël.

Mais les évangiles ont également décrit l’humanité de Jésus, à travers des détails discrets : sa fatigue après une longue marche (Jn 4, 6), son sommeil dans la barque (Mc 4, 38) ou sa soif sur la croix (Jn 19, 28). Chaque passage de chaque évangile nous parle de différentes façons de l’humanité entièrement assumée par le Fils de Dieu, Jésus-Christ, à l’exception du péché.

Je suis d’accord avec vous : même les meilleures traductions affadissent la portée théologique et la signification profonde du texte original. Lire le prologue de l’évangile selon Saint Jean en français et dans le grec, c’est assez différent. La densité du texte est particulièrement puissante en grec. Ce qui nous amène à votre développement sur l’affirmation JE SUIS. En effet, en grec cela se dit «eimi», c’est tout simplement le verbe être « einaï », conjugué à la première personne du singulier au présent de l’indicatif. Quand, dans ce même évangile, Jésus dit « JE SUIS », il est bien question du Nom de Dieu, révélé à Moïse au Sinaï en Exode 3, 14. Bien sûr, Jésus s’exprimait en araméen. Mais la référence était très claire pour ses auditeurs, versés tant dans l’hébreu biblique que dans la connaissance de la Révélation. La traduction de ce passage particulier en grec a du représenter un défi pour les traducteurs de la Septante. Ceux-ci ont traduit « ego eimi ô ôn », littéralement « moi je suis l’étant ». Traduisant en grec, la parole originelle et en araméen de Jésus, Jean reprend la traduction spécifique de la Septante : « ego eimi » (quand grammaticalement, « eimi » suffirait pour « je suis »). C’est un peu comme si, au Sinaï, Dieu avait commencé une phrase « Je suis… » et que Dieu, en Jésus, continue enfin cette phrase laissée en suspens depuis 1500 ans : « je suis…le pain de vie ; je suis…la lumière du monde ; je suis…la résurrection et la Vie ». Et à chaque fois que Jésus dit « JE SUIS », Jean traduit « EGO EIMI » « MOI JE SUIS ». C’est au contraire l’affirmation claire de la divinité de Jésus, de sa relation avec Dieu Son Père, dans l’Esprit Saint. Une révélation de Dieu Trinité.

Je vous souhaite une bonne santé pour vous et vos proches, que Dieu vous bénisse !

Catholique

  

Wahrani a ecrit

 Bonjour Catholique,

Je reste admiratif devant de tel commentaire je dois l’avouer. Parler ou plutôt écrire avec courage en s’exprimant que Jésus n’est pas une religion c’est impératif et nous voila dans une approche sensée.

Donc de vous à moi, nous serions sûrement d’accord pour dire que Jésus était et restera un juif qui avait la mentalité d’un homme de Dieu, dont les disciples ont déformé et défiguré son message dans le seul but de se démarquer du Judaïsme et cela c’est l’échec le plus cuisant du christianisme en tant de secte. C’est bien des juifs qui ont tué Jésus.

Autre chose qui semble échapper à beaucoup de chrétiens: Jésus était juif. Il suivait les préceptes de la loi juive (du moins de façon conforme à la pensée de Dieu et non à celle des chefs religieux. Ce n’est qu’après sa mort, à Antioche, comme le dit si bien les évangiles, que l’on a commencé formellement à parler de chrétiens.

Quand on lit les évangiles, on s'aperçoit, en effet, très vite qu'il n’avait nullement dans ses desseins la mise en place d’une religion concurrente au Judaïsme. De fait, Jésus est resté un juif fidèle, dont la seule ambition était de réformer la foi d'Israël, en vue de provoquer un nouvel élan. «N'allez pas croire que je suis venu abroger la Loi ou les Prophètes, peut-on lire dans l'évangile de Matthieu.

Peut-on être plus clair.

Cependant il n'est pas tout à fait ordinaire de penser que le christianisme puisse être le fait du message de Jésus, quant on sait que les faits relatés dans les évangiles, ne sont que des écrits sectaires dont le but est justement de convaincre, de recruter de nouveaux adeptes puis sous les coups de buttoir du classicisme c'est petit à petit dilué pour s’offrir une image de l’Amour.

Ces écrits ont peut-être de quoi convaincre les convaincus. Il n’y a aucune preuve mais seulement une écriture littéraire mais que son sens a été forcé de manière à y voir une allusion à un événement supposé de la vie du Christ à tout prix !!!!!

On peut constater que le culte de la personnalité pour le fondateur de la secte atteint, chez les chrétiens, un niveau que même le stalinisme n’égalera pas: le fondateur est proclamé «vraiment homme et vraiment Dieu». Ceux qui en doutent sont proclamés sans équivoques hérétiques.

Cependant, j’ai beaucoup de mal à valider le Dieu d’Amour en «l’Eternel qui ordonne de tuer des enfants et des familles entières». Et cela quelque soit le motif !

Celui que l’on voit dans l’Ancien Testament n’est pas celui qui se révèle dans le Nouveau Testament c’est sans appel.

Si tant est que c’est le même Dieu que jadis, pourquoi n’ordonne t-il pas aujourd’hui à tous ceux qui obéissent à l’Évangile de tuer ceux qui n’obéissent point à l’Évangile.

Certaines sources juives et chrétiennes rapportent que   l’expression de l’appellation en hébreu «hayah» et «je suis» est une traduction littérale, trop abusive, en français.

A cause de cela le verset de Jean 8:58 «avant que Abraham fût, je suis» est très controversé et le christianisme tout entier repose sur cette affirmation audacieuse. Et chacun adepte sur ce verset y va de son interprétation, et sûrement ce verset demeure l’un des nombreux de la Bible à recevoir milles interprétations tout comme Jean 1:1.

Toutefois on n’ignore pas que la langue usuelle de l’époque chez les juifs était soit l’hébreu ou l’araméen. Jésus, cela est communément admis, parlait l’araméen.

Donc quand Jésus communiquait avec les Juifs il utilisait l’une de ces deux langues mais il est bien plus probable qu’il parlait l’araméen face aux juifs qui l’entendaient.

Jésus aurait donné le nom «hayah» dans ses propos avec les Juifs qui l’entendaient et connaissaient parfaitement l’expression et son sens.

En gros si Jésus voulait faire mention qu’il était le hayah de l’Ancien Testament il aurait cité le nom hébreu hayah et la traduction aurait écrit hayah et non point ego eimi.

Il n’a jamais voulu dire cela, il a juste utilisé le verbe être et ce qu’il a voulu dire dans ce verset n’a strictement rien à voir avec la doctrine trinitaire.

Je n’essaie pas de discréditer la traduction de la Bible mais elle a fait l’usage d’un vocabulaire vicié, qui s’est copiée les unes les autres. Il-y aurait la même logique de détournement progressif.

Au plaisir de vous lire

Avec mes Amitiés

Wahrani.

Wahrani a ecrit

 Bonjour Catholique

Excellent commentaire et très heureux de vous retrouver !

Alors coronavirus, épidémie, pandémie et que sais je encore ?

Je trouve que de grande fièvre, on va même jusqu'à l’isolement et le repli sur soi-même! Et ce n’est pas terminé, car ensuite cela va continuer avec le niveau 4 puis 5, et la vie sociale va s’enfiévrer, à coup de baisse d’intérêt, notre mode de vie va trembler, il va même falloir passer à une plus grande récession.

Ma ville jadis bouillante et vivante, semble avec le confinement mourir à petit feu, pourtant on vivait tranquillement jusqu’à ce que le coronavirus débarque. A mon avis la situation est tellement grave, et que tout ceci devient très inquiétant surtout que certains individus vont se rouler dans cette boue de la psychose bien organisée, car je trouve que la nature humaine est entrain de sombrer dans les méandres de l’imbécillité .La seule excuse est certainement le matraquage médiatique qui interdit l’homme à l’intelligence de la réflexion dans son éloignement aux enseignements religieux et de placer sa foi en Dieu !!!

Je ne parle pas de malédiction ou autre châtiment, comme affirmer par certains courants, je m’interroge par rapport a ces évangélistes qui professent qu’il suffit de prier pour être guéris, qu’il faut proclamer sa guérison dans le nom de Jesus comme ils disent.

En tous cas bien sûr que coronavirus est ennuyeux, écrasant, et même dangereux surtout pour les plus âgés, quand aux personnes comploteuses et aux supers messagers de l’Apocalypse, j’avoue que ce que je lis parfois est vraiment drôle, c’est un peu comme ceux qui font des calculs savants pour arriver au célèbre et si fameux le nombre biblique : 666

Alors en final ceci m’interroge que nous humains devrions faire du ménage dans nos coeur et nos vie au lieu de vivre constamment sous l’oppression d’un esprit de peur puisque notre système de pensée nous amène à jeter l’anathème et à avoir un regard complaisant sur celui qui ne pense pas exactement en tout point comme nous.

Non. Je ne pense pas que notre croyance nous éduque de cette façon. (Sans être un prophète).

En fin, je voudrai revenir à vos remarques relevés à propos de l’immaculée conception, dans mon article, j’ai tenu à préciser que la croyance chrétienne repose essentiellement sur le sans  pêché originel c'est-à-dire que Marie est préservée intacte de toute souillure du péché originel, nous dit le Catéchisme de l’Église catholique, mais il faut savoir que le concept du pêché originel reste surtout une conception reprise dans la mythologie grecque par la notion de malédiction avec Sisyphe sévèrement puni pour s'être rebellé contre la volonté des dieux en confiant leurs secrets aux humains.

Cependant je tiens à noter que le terme de péché originel a été mentionne par Saint Augustin pour désigner l'état de péché dans lequel se trouve tout homme du fait de son origine. Il faut  noter d'abord qu'il s'agit d'un cas particulier des doctrines   chrétiennes destinées à expliquer l'origine du mal.

Il faut savoir également que le dogme de l’Immaculée Conception a été proclamé en 1854 par le pape Pie IX. Marie est immaculée, pure de tout péché, et préservée du péché originel. Ce dogme a été confirmé par des apparitions de Marie selon l’Eglise.

C’est pourquoi on ira jusqu’à qualifier la chute d’Adam et d’Eve d’heureuse faute (felix culpa), car elle a mérité un Jesus Christ Rédempteur.  (Catéchisme de l’Église).

L'eucharistie est bien la chose la plus étrange et la plus mystérieuse qui soit. Comment comprendre que ce morceau de pain devienne le corps du Christ. Quand on parle d’institution de l’Eucharistie, on désigne à la fois de façon très originale la tradition sur le repas et le partage du pain.

Que dit de l’Eucharistie?

«Ceci est mon corps, ceci est mon sang

Je dirai tout simplement qu’à la lecture de textes comme ceux de la Transfiguration ou sur l’institution de l’Eucharistie au cours de la dernière Cène, mais une fois une critique historique réalisée, il ne reste à peu près rien de ces textes pourtant si lourds de l’enseignement théologique. En conclusion je pense qu’il n’y a rien d'étonnant dès lors si de telles explications  n'aboutit souvent qu'à des résultats fort équivoques. Sur cet arrière-fond je conclurai que la doctrine de l’Église vit en effet de la liturgie eucharistique.

La tenue sacerdotale, n’est qu’une adaptation aux fonctions sacrées du costume civil gréco-romain en usage dans l’Empire au 1° siècle de la chrétienté.

L’histoire nous rapporte que c’est en  382,  une  loi  des trois empereurs Gratien, Valentinien et Théodose fixe le nombre et la nature des vêtements concédés à chaque classe de la société.

Avec mes amitiés

Wahrani

Catholique a ecrit

 Bonjour Wahrani

Vous soulevez un point crucial (sans faire de mauvais jeu de mots). Les évangiles ne sont pas tendres avec les apôtres : jusqu'au bout, ils n'ont pas saisi la portée exacte des paroles du Christ Jésus, quand Il a annoncé à 3 reprises sa mort et sa Résurrection, quand Il a préparé ses apôtres, en les appelant, en leur donnant pouvoir pour baptiser, guérir, exorciser. Jusqu'au bout, ils seront restés comme à la surface des choses. Cela conduira Judas à trahir sans doute quand il a réalisé que Jésus n'était pas le Messie tel qui lui le concevait : un chef de guerre.

Tout dans le récit de la Résurrection puis de l'annonce de cette Résurrection est contraire à ce qu'on pourrait attendre d'hommes qui ont vécu au quotidien dans la présence de Jésus.

Le premier témoin de la Résurrection est une femme, Marie de Magdala. Sa parole de femme n'a aucune valeur. Mais pourquoi les apôtres n'ont pas cru la parole de cette femme-là qu'ils connaissaient et qui partageait avec eux, la foi dans le Christ ?

Ils sont tellement incrédules qu'ils retournent travailler, comme si de rien n'était. Avec des amis pareils, on n'a pas besoin d'ennemis !

Et pourtant…

La présence du Christ ressuscité va les envoyer : dans les rencontres qu'ils font avec le Christ, c'est toute leur peur qui s'en va. Le Christ s'est manifesté 40 jours à ses apôtres et c'est ce qui va leur donner le courage d'annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ. Et ces hommes qui ont agi avec médiocrité, voire lâcheté vont tous être prêts à annoncer, baptiser, célébrer l'Eucharistie jusqu'à y perdre la vie (sauf Jean qui est le seul à mourir de vieillesse).

L'Evangile bouscule et va contre les préjugés : il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles dirait la Vierge Marie. C'est précisément parce que les récits évangéliques s'appuient sur des témoignages qui sont parfaitement contraires aux normes de l'époque (le témoignage d'une femme, de gens pauvres et sans connaissance, un Messie humble et persécuté) qu'ils sont véridiques.

Et c'est précisément parce que nous avons des divergences que cet échange est si passionnant !

Au plaisir de poursuivre !

Catholique

Catholique a ecrit

 Bonjour Wahrani,

Le confinement actuel n'a pas que des inconvénients, je vais avoir du temps pour vous lire et vous répondre !

Je vais commencer par ce que vous écrivez ici dans l'article que vous avez mis en lien :

C'est inexact.

L'Immaculée Conception est bien un dogme catholique (1854). Il désigne la condition particulière et exclusive à la Vierge Marie, d'être née préservée du péché originel, par anticipation de la Résurrection du Christ et en vue de donner naissance au Sauveur. La Vierge Marie est souvent désignée elle-même comme "Immaculée Conception" (c'est sous ce nom qu'elle se présente à la petite Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle, à Lourdes. Or, la petite jeune fille de 14 ans, qui n'avait aucune connaissance théologique, ignorait également la proclamation du dogme et l'expression même "Immaculée Conception". C'est ce qui a convaincu le prêtre à qui elle en a parlé de la véracité de ses dires).

La naissance de Jésus est appelée l'Incarnation, pour dire que Dieu le Fils a pris notre Humanité en entier, à l'exception du péché.

Le péché originel est également spécifiquement chrétien : la tradition juive ignore ce concept qui y préfère celui de techouva. Toutefois, cette notion n'est pas étrangère au donné biblique et on le trouve en particulier ans le livre de la Sagesse qui renvoie à Gn 3 :

"C'est par l'envie du Diable que la mort est entrée dans le monde" Sg 2, 24

Vous avez raison et c'est tant mieux ! La Bible n'a pas vocation à être un livre de normes répartissant ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Elle est un livre dont la fonction est de garder la mémoire de la relation que Dieu a établi avec des personnages particuliers à qui Il s'est révélé d'abord, a fait alliance ensuite (Abraham, Jacob, David) en particulier, puis avec le peuple d'Israël tout entier dans une alliance qui préfigure l'Alliance définitive et universelle avec l'Humanité entière formant le peuple des appelés (et non pas des élus) dans son Eglise.

Jésus-Christ n'est pas une religion, c'est une Personne ! Il n'a pas fondé une religion, Il est venu nous rétablir collectivement et individuellement dans une relation personnelle, filiale et aimante avec Dieu notre Père.

Et j’en oublie certainement !

L'eucharistie et l'hostie, c'est très simple :

Matthieu 26, 17-29

Marc 14, 12-25

Luc 22, 7-18

1 Corinthiens 11, 17-29

Le Carême, temps pénitentiel de préparation à Pâques a pour fondement, les 40 jours de tentation du Christ au désert : Matthieu 4. 1-11 ; Marc 1, 12-13 ; Luc 4, 1-13

L'évolution architecturale des églises ainsi que l'évolution historique qui a conduit à disposer de lieux de culte est un sujet très vaste. Je m'en tiendrais à des choses fondamentales : à la base, elles répondaient à plusieurs besoins comme se réunir pour la prière commune, pour la célébration de l'Eucharistie, pour se cacher des autorités persécutrices, pour abriter les manuscrits de la Parole de Dieu dont personne ne disposait à titre privé. Les premières églises étaient des domiciles privés où des chrétiens riches pouvaient accueillir leurs frères moins pourvus.

Puis, il a fallu disposer de locaux plus grands qui pouvaient être accessibles à tous. Puis, il a fallu disposer de terrains adjacents pour y ensevelir les chrétiens défunts. C'est par ce biais que le modèle typique de l'église jouxtant le cimetière s'est développé dans tout l'Occident chrétien.

Quant aux vêtements sacerdotaux, ils prennent une importance grandissante qui suit le développement de la liturgie et la mise en place de la stricte distinction entre le clergé et les laïcs dont ils sont une expression.

Au plaisir de vous lire !

Catholique

 

Wahrani a ecrit

 Bonjour Chère Catholique,

Si Jésus n’est pas ressuscité, explique Paul qui subitement du jour au lendemain est passé de persécuteur à un être persécuté, les chrétiens sont des trompeurs et leur foi est vaine.

Ainsi nous avons vu que les disciples de Jésus pleins de craintes et profondément déçus étaient prêts à retourner à leur tâches primaires, c'est-à-dire la pêche. C’est une expérience amère produisant chez eux la pleine conviction que cette opportunité de la résurrection du christ sera la base de leurs paroles, et de leur détermination, qui sans oublier les conduira pratiquement tous pour ce qui est des apôtres excepté Jean au martyr.

Des hommes sont morts pour des causes en tout genre, mais je ne sais pas qui un fils de Dieu pour mourir dans des conditions atroces en soutenant un faux témoignage, pour la sauvegarde des autres.

Je reproche au chrétien sa prétention intolérante de posséder la «Vérité» exclusive, le seul dieu et son Fils le sauveur. Un dogme qui squatte le nom du Fils de Dieu mais qui se présente comme une doctrine trop chargée de contradictions nombreuses, dans toutes ses branches.

C’est sur ce thème que je viens de poser la question «Quelle était la Religion de Jesus Christ»  dans une publication d’un article.

https://www.alterinfo.net/Quelle-etait-la-Religion-de-Jesus-Christ_a153519.html

C’est drôle chez les chrétiens de prêcher tout le temps l’Amour et de souhaiter autant de mal à des musulmans, cela selon des considérations  morales, ceux de maintenant, c’est juste des Zombies de leur croyance, leur propre religion qu’ils ne connaissent même pas, ils ont lu trois livres d’endoctrinement de 30 pages approximatives et hop c’est bon, les voila de vrai enfants de Dieu.

Pourtant Dieu dans sa miséricorde fait que la pluie tombe sur le juste comme sur l’injuste, sur le croyant  comme sur l’incroyant et il n’y a aucun châtiment divin en dedans.

Nous, les Musulmans avons ainsi part aux bénédictions faites aux patriarches (Ibrahim entre autres) et surtout il faut bien comprendre que ce n’est pas les Musulmans qui portons la racine, mais c’est la racine qui nous porte! Car en vérité chacun peut avoir un avis différent sur une prophétie sans que cela n’entache notre identité dogmatique.

Ce qui me fera dire que tout critère à une quelconque prophétie est non avenu, car j’estime que toute prophétie doit répondre à un contexte et une conjecture bien déterminée.

Chère Amie, je vous rassure Jésus et les autres apôtres pêcheurs de métiers n’en ont pas fait des études théologiques, c’est précisément ce que la plupart des Rabbins de la Loi et des Pharisiens disaient de Jesus, « Celui-ci nous ne savons pas d’où il vient ».

Autrement, je dirai plus simplement que je trouve que la Sainte Bible n’est pas un livre religieux et Jésus-Christ n’est pas une religion !

Donc, le mot religion est à bannir de la Bible car c’est le seul endroit où il y est et où sa signification est sujette à caution !

Par ce mot il entend un ensemble de dogmes, une doctrine sur Dieu, un signe de foi sur les sciences qui sont en nous et autour de nous; ce même mot, chez les anciens, signifiait rites, cérémonies, actes de culte intérieurs et extérieurs.

Quant à la Bible, je ne vous apprends rien en disant que dans le Nouveau Testament, le nom des auteurs est assez clair, l’Ancien Testament est un peu plus mystérieux quant à ses auteurs.

L’Église affirme que « Dieu est l’auteur des Saintes Écritures parce qu’il a inspiré ses auteurs humains ; il agit en eux et par eux. Il donne ainsi l’assurance que leurs écrits enseignent sans erreur sa vérité salvifique ».

 La conclusion qui s’imposerait alors serait : utopie?

Nous ne pouvons pas savoir avec certitude qui a écrit l’Ancien Testament, mais nous devrions avant de comprendre le contexte culturel de chacun des livres de la Bible, rejeter les traditions qui ont été transmises à travers les siècles

Or, je demanderai  à  quiconque de trouver dans la Bible :

-le carême,-l’eucharistie,-l’eau bénite,-les neuvaines,-l’hostie, -les vêtements sacerdotaux que les prêtres et les dignitaires catholiques enfilent pour la messe,-la messe,-l’église avec son  clocher.

Et j’en oublie certainement !

Je citerai pareillement comme un autre exemple assez illustrant que la Bible dans des diverses interprétations nous montrent des Anges désignés comme des fils de Dieu, qui accouplent avec des femmes pour faire des géants.

Les géants existaient sur la terre en ce temps-là; et aussi, après que les fils de Dieu se furent approchés des filles des hommes, celles-ci leur donnèrent des fils qui sont ces héros fameux dès l’antiquité. Gen.6: 4

Sincèrement soyons fou pour croire à cette croyance théologique débile et aveugle d’anges copulateurs. Depuis quand un ange ou un démon va chercher accouplement (car il s’agit de cela en Ge.6:1) avec des femmes pour coucher avec et faire des héros ? Donc un ange démon couche avec une femme et fait un héros FAMEUX …. !!!!!!

Au plaisir de poursuivre cet échange, en dépit de nos divergences.

Avec mes Amitiés

Wahrani.

 

Catholique a ecrit

 Bonjour Wahrani,

Là, je peux vous donner une réponse. Un chrétien est un témoin de la Résurrection du Christ. C’est tout. Et aussi étrange que cela peut paraître…Dire son chapelet tous les jours, ou fréquenter tous les dimanches son église, protestante ou catholique ou orthodoxe ne fait pas le chrétien. N’est pas chrétien qui est bien à jour dans ses sacrements, ses jeûnes et ses examens de conscience. N’est pas chrétien qui a fait son mariage à l’église, fait baptiser ses enfants dès leur plus jeune âge avant de les inscrire au catéchisme…

Est chrétien celui qui témoigne de la Résurrection du Christ. Même si ce chrétien a toutes les difficultés de la terre a rester fidèle à une pratique religieuse, même si sa vie est parsemée d’échec et d’erreurs, est chrétien celui qui dans toutes les circonstances de sa vie, arrive encore à dire « Christ est ressuscité. Il est vraiment resuscité ! »

J’ai rencontré des tas de gens dans ma vie qui ne correspondait ni de près ni de loin à la norme ecclésiale en vigueur mais qui vivaient au cœur de l’Evangile ! J’en rends grâce à Dieu !

Quant à l’appellation «Chrétien», elle est d’origine criminelle. Etienne Nodet, dans le livre que j’ai déjà plusieurs fois cité, explique que le lien entre l’appellation «chrétien», Antioche et l’époque où ce terme apparaît est le gouverneur d’Antioche : celui-ci était à Rome et informé des troubles causés dans la communauté juive romaine par la prédication chrétienne (cf. Suétone, « Vie de Claude »). Une fois nommé à Antioche, il retrouve la même situation causée par les mêmes personnes, les «chrétiens». Cette façon de désigner les tenants d’une religion par une qualification pénale, a connu un succès aussi fulgurant qu’étonnant. En fait, si on devait trouver une comparaison, c’est un peu comme si des termes comme «receleurs» ou «braqueurs» étaient utilisés pour désigner les pratiquants d’une religion déterminée !

La sainteté n’est pas la perfection. C’est une différence radicale entre la Bible et le Coran. La Bible n’est pas «la dictée» de Dieu. Elle est parole divine autant que parole humaine, dans un dialogue millénaire entre Dieu qui nous cherche et les hommes qui répondent, de leur mieux et la plupart du temps, de leur pire…

La Bible est sainte parce qu’elle est la mémoire de la Révélation, pas parce qu’elle est LA Révélation elle-même. On parle de «texte inspiré» plutôt que de «texte révélé».

Abraham a vécu la Révélation du Dieu unique, sauveur et créateur. Il n’a pas écrit une ligne. La Révélation à proprement parler est avant tout une relation personnelle entre Dieu qui parle et quelqu'un qui écoute et peut se permettre de parler à son tour.

Les prophètes ont énoncé les oracles du Seigneur et leurs paroles ont été recueillies, recopiées et transmises par leurs disciples. Les hagiographes ont écrit les livres historiques en cherchant le sens des évènements traversés par leur peuple, en y cherchant la présence de Dieu. Ils l’ont fait sous la  guidance de l’Esprit Saint, pas sous sa dictée.

C’est pourquoi vous y trouverez des redondances, des erreurs factuelles ou des incohérences : c’est le propre des récits humains. Cela prouve aussi que le texte est resté intact à travers les âges : il aurait été facile de rectifier ces petites imperfections du texte pour l’harmoniser.

Affirmer que la Bible est dénuée d'erreurs, c'est ça l'erreur ! C'est la source de ce qu'on appelle le fondamentalisme chrétien. A fuir !

Je vous souhaite une belle journée,

Catholique